Kath.ch, Barbara Ludwig, traduction et adaptation Lucienne Bittar
C’est selon un protocole bien défini que se sont installés les invités. Le nonce Martin Krebs, les membres de la Conférence des évêques suisses, l’évêque émérite de Lugano Mgr Pier Giacomo Grampa, les Père abbés d’Uznach et de Disentis ainsi que le prieur de Fischingen ont pris place à gauche de l’autel. L’évêque de Feldkirch, Mgr Benno Elbs, l’évêque d’Augsbourg, Mgr Bertram Meier, et leur homologue de Rottenburg-Stuttgart, Mgr Klaus Krämer, étaient également présents.
Les membres du chapitre de la cathédrale qui ont élu Beat Grögli comme évêque, ainsi que de nombreux enfants de chœur ont pris place, pour leur part, à droite de l’autel.
Parmi les représentantes du ›monde religieux féminin’, on notait la présence de Mère Ancilla Zahner, abbesse du couvent St. Gallenberg (Glattburg), et de la supérieure générale Marie-Marthe Schönenberger du couvent Ingenbohl.
Les invités du monde politique, quant à eux, ont pris place sur la gauche de la nef. Parmi eux la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter, les conseillers d’État de Saint-Gall et la présidente de la Ville de Saint-Gall.
Une fois tous les invités installés, et accueillis par le doyen de la cathédrale, l’abbé Guido Scherrer, Mgr Markus Büchel a pris à son tour la parole pour rendre hommage à son successeur.
«C’est une joie que vous nous fassiez tous l’honneur de votre présence. Cela montre à quel point le ministère épiscopal est fédérateur», a-il fait remarquer en guise de préambule. Mgr Büchel est revenu plus tard, lors de son homélie, sur l’importance de cette fonction. «La consécration de Beat Grögli est-elle si importante?» a-t-il demandé. «Ce faste est-il encore justifié?» à une époque où, pour beaucoup, l’Église n’a plus d’importance? « Oui », a-t-il répondu, car il s’agit de bien plus que cela. «L’Église poursuit une tradition de 2000 ans de proclamation de l’Évangile. La raison en est le Christ qui appelle les hommes», a-t-il fait remarquer.
«La solennité s’adresse au ciel, à la révélation de la présence de Dieu, dont nous ne pouvons nous approcher qu’en priant. Pour nous, évêques, c’est un moment émouvant que de pouvoir transmettre l’épiscopat à Beat par l’imposition des mains.»
Se référant à l’Évangile qui parle de service et d’imitation de Jésus, Mgr Büchel a certifié que Beat Grögli a entendu l’appel de Jésus et l’a suivi. «Maintenant, il est devenu semeur.» En tant qu’aumônier, Beat Grögli a accompagné d’innombrables personnes et il est prêt à mettre ses capacités et ses dons au service du diocèse. «Il ne craint pas les défis. C’est un bon nageur, il peut nager à contre-courant», a assuré l’évêque démissionnaire.
Mgr Büchel a enfin mis en relation la devise de Grögli, In concordiam Christi, avec la dernière encyclique du pape François consacrée au cœur de Jésus-Christ. L’union de cœur avec Dieu et les hommes est un privilège, a-t-il ajouté.
Après la prédication de Mgr Büchel, a débuté l’ordination épiscopale proprement dite. À chaque question adressée à lui par Mgr Büchel, comme de savoir, par exemple, s’il était prêt à collaborer à l’édification de l’Église ou à rencontrer tous les pauvres avec bienveillance, Beat Grögli a répondu par la formule consacrée: «Je suis prêt». Il s’est ensuite allongé sur le sol, face contre terre, le temps de la litanie des saints.
Puis, pendant de longues minutes de silence, les évêques co-consécrateurs – Mgr Büchel, Mgr Krebs et Mgr Herrera -, suivis des autres évêques présents, se sont approchés un à un de Beat Grögli. Ils ont posé leurs mains sur sa tête pour marquer son installation dans le ministère ecclésiastique, tandis que résonnait à l’extérieur la cloche au diapason le plus bas de la cathédrale. Après l’imposition des mains, Markus Büchel a oint son successeur d’huile sainte.
Mgr Grögli a ensuite reçu l’évangéliaire, signe qu’il est responsable de la proclamation de la Parole de Dieu dans son diocèse, et enfin les insignes épiscopaux – l’anneau, la mitre et la crosse – qui symbolisent son ministère pastoral.
A la fin de la célébration eucharistique, la présidente de la Confédération Karin Keller-Sutter – originaire de Wil comme Grögli – a transmis ses meilleurs vœux, au nom du Conseil fédéral, à l’évêché de Saint-Gall pour la consécration de Beat Grögli. «Le nouvel évêque de Saint-Gall porte dans le monde ce qui nous unit. C’est ce qu’exprime sa devise, qui insiste sur la concordance, l’effort de cheminer ensemble», a-t-elle déclaré.
Pour finir, le nouvel évêque de St-Gall a pris à son tour la parole. Remerciant chacun pour sa présence, il s’est dit lui aussi étonné de voir autant de monde s’être déplacé pour assister à sa consécration. Il a particulièrement remercié Mgr Markus pour son long travail et son humanité.
À la fin de la célébration, le nouvel évêque s’est rendu à l’église Laurenzenkirche, toute proche, pour saluer les fidèles qui assistaient eux aussi à la célébration en streaming sur des écrans (cath.ch/kath.ch/bl/lb)
Karin Keller-Sutter: «C’est un ministère qui engage toute la personne»
Interviewé par Katch.ch, la présidente de la Confédération suisse a déclaré: «L’Église a une signification bien au-delà du cercle restreint des fidèles. On l’a vu cette année, lorsque des millions de personnes dans le monde ont pleuré la mort du pape François, puis se sont réjouies de l’élection de son successeur Léon XIV. Et dans l’Église catholique, la fonction d’évêque est bien sûr extraordinairement importante. En tant qu’ancienne présidente du gouvernement, j’avais déjà assisté à l’ordination épiscopale du prédécesseur de Mgr Beat, Mgr Markus. Lors d’une telle consécration, on ressent la dignité, mais aussi la charge de cette fonction. Ce n’est pas simplement un métier qu’un évêque exerce. C’est un ministère qui engage toute la personne.» js/lb
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