Curé de Castel Gandolfo: «Les papes ont besoin de ce microclimat merveilleux»

Le Père Tadeusz Rozmus, curé de Castel Gandolfo, parle de son ministère original à l’occasion de l’arrivée du pape sur place. Pour lui, le séjour du pontife lui permet de rencontrer des fidèles de façon plus spontanée qu’à Rome.

Le village de Castel Gandolfo, situé sur les hauteurs au sud de Rome, accueille le pape Léon XIV du 6 au 20 juillet 2025. Il célèbrera le 13 juillet la messe dans l’église paroissiale du village, dédiée à saint Thomas de Villanova, un religieux augustin dont le pape porte une relique dans sa croix pastorale.

Ce salésien polonais, qui fut auparavant provincial à Cracovie, missionnaire en Égypte et en Ouganda, puis responsable pour l’Europe au sein du conseil général des salésiens, est curé de Castel Gandolfo depuis 2021. Avec quatre confrères salésiens venus notamment du Brésil, d’Inde et du Vietnam, il anime cette paroisse couvrant une population d’environ 9000 habitants, auxquels s’ajoutent de nombreux pèlerins et visiteurs.

Comment ressentez-vous votre nouvelle responsabilité de «curé du pape»?
Ce serait difficile pour moi de me présenter comme «le curé du pape», mais Léon XIV va en effet résider sur le territoire de notre paroisse, qui porte d’ailleurs le titre de paroisse pontificale, et qui est extraterritoriale.

«Les habitants sont tous très heureux de ce retour du pape, qui rétablit une tradition ancienne»

Cette présence du pape sera un moment important, surtout avec les deux messes qu’il va célébrer sur notre territoire, le 13 juillet dans notre église, et le 15 août sur la place. C’est un motif de joie et de gratitude, et naturellement, aussi, cela nécessite une mobilisation particulière pour la préparation de l’évènement. Je suis notamment en train de faire le plan de répartition des places dans l’église pour la messe du 13 juillet, en lien avec la préfecture de la Maison pontificale, avec le service des cérémonies liturgiques et les membres de la Curie. Nous devons prendre soin de tous les détails, et faire des choix parmi de nombreuses demandes.

Au long de l’année, la paroisse de Castel Gandolfo parvient-elle à constituer une communauté stable avec les habitants du village, ou vit-elle essentiellement du flux des touristes et pèlerins, comme c’est le cas de nombreuses paroisses du centre de Rome?
Nous avons un noyau de catholiques pratiquants stable, mais c’est vrai que nous observons une augmentation du nombre de visiteurs extérieurs. Ils sont tous très heureux de ce retour du pape, qui rétablit une tradition ancienne: les papes viennent à Castel Gandolfo depuis quatre siècles, et l’on sait aussi que dès le premier siècle les empereurs romains venaient se reposer ici. Il y a des traces d’une résidence de l’empereur Domitien. Il y a un microclimat merveilleux ici.

«Le pape va passer des grandeurs du Vatican à quelque chose de plus intime»

Après quelques années d’absence du pape, ce retour constitue donc un grand motif de joie pour les pèlerins et pour les habitants du village.

Avez-vous déjà eu l’occasion de rencontrer Léon XIV?
Je l’ai rencontré il y a trois semaines, mais pour une autre raison: je suis venu à Rome dans le cadre du Jubilé des motards! Je suis un biker, un passionné de moto. Nous sommes venus avec 500 motards pour ce rassemblement européen, et nous avons participé à l’audience générale. J’ai ainsi pu le saluer, il était ravi d’apprendre que j’étais le curé de Castel Gandolfo. Il m’a dit que nous nous reverrions bientôt!

Une grande joie se ressent dans le village à l’approche de l’arrivée de Léon XIV. En tant que curé, est-ce que vous sentez que cette présence du pape sera aussi une occasion d’évangélisation, une opportunité pastorale?
Le pape va en effet passer des grandeurs du Vatican à quelque chose de plus intime, de plus proche, qui lui donnera l’occasion de rencontrer les personnes plus spontanément. Jean Paul II venait souvent, il appelait Castel Gandolfo le «deuxième Vatican». Il aimait ces occasions de contact moins protocolaires qu’à Rome. Castel Gandolfo est une réalité plus petite en apparence… même si, en vérité, si l’on regarde la superficie de ce territoire, c’est deux fois plus grand que le Vatican!

En plus d’être curé de la paroisse de Castel Gandolfo, vous êtes aussi le chapelain des Villas pontificales. Comment vit cette petite communauté de travail dont vous avez la charge?
J’ai en effet la charge pastorale d’une vingtaine d’employés des Villas pontificales, auxquels s’ajoute le personnel de sécurité. Mais Castel Gandolfo compte désormais d’autres réalités avec un statut différent.

«La fraîcheur de l’air, du lac, de la mer… tout ceci peut contribuer au travail des papes, à l’élaboration de leur pensée»

Depuis deux ans, selon le souhait du pape François, les équipes du Borgo Laudato Si’ ont pris la responsabilité des jardins. Cela représente une cinquantaine de personnes qui développent des initiatives liées aux intuitions écologiques de l’encyclique Laudato si’. Par ailleurs, les Musées du Vatican gèrent directement le palais apostolique depuis son ouverture aux visiteurs. Chacune de ces institutions a son propre chapelain.

Jean Paul II était très lié à Castel Gandolfo. Est-ce un héritage qui vous touche particulièrement, en tant que Polonais?
De nombreuses personnes ici ont en effet gardé une grande affection pour Jean Paul II, ils le portent dans leur cœur, elles le considèrent encore comme «leur» pape. Mais Benoît XVI était aussi très aimé, tout comme Paul VI, Jean XXIII… Chacun de ces papes a laissé une trace profonde dans ce territoire. Je suis donc très heureux que le pape Léon revienne pour profiter des bénéfices de Castel Gandolfo. Les papes ont besoin de ce microclimat à proximité de Rome, de la fraîcheur de l’air, du lac, de la mer. Tout ceci peut contribuer à leur travail, à l’élaboration de leur pensée. (cath.ch/imedia/cv/rz)

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