L’Institut suisse du Tibet se réjouit de la succession annoncée de Tenzin Gyatso, rapporte l’agence allemande KNA. La communauté en exil soutient toutefois que la recherche d’un nouveau dalaï-lama devrait être indépendante de l’influence chinoise. La démarche traditionnelle chargée de déterminer la réincarnation du chef spirituel du bouddhisme tibétain ne doit pas être politisée. «Aucune personne privée ou morale extérieure, aucun État ou gouvernement n’a le droit de s’immiscer dans cette affaire religieuse», a déclaré l’Institut basé à Rikon.
L’établissement est un centre important pour les Tibétains en exil en Suisse et dans toute l’Europe.
Le 2 juillet 2025, à l’occasion de son 90e anniversaire, Tenzin Gyatso a décidé que même après sa mort, le dalaï-lama réincarné serait recherché, tel que le veut la tradition séculaire. Le nonagénaire a également souligné que la démarche était uniquement du ressort de la fondation Gaden Phodrang, qu’il a créée en Inde.
Après la mort d’un dalaï-lama, les moines tibétains recherchent généralement un enfant en qui, selon eux, l’âme du Bouddha de la compassion survit. Le 14e dalaï-lama est né en 1935 dans le nord-est du Tibet, dans une famille de paysans. Après avoir été intronisé en 1940 et proclamé chef d’un Tibet indépendant en 1950, l’armée chinoise a envahi le pays la même année. En 1959, le Dalaï-lama a pris la fuite après l’échec d’un soulèvement et vit depuis en exil en Inde. La plupart des monastères et des temples de son pays ont été détruits.
Dans une première réaction, le ministère des Affaires étrangères à Pékin a maintenu son projet de chercher de sa propre initiative une réincarnation en Chine, qui ne pourrait être nommée qu’avec l’autorisation du gouvernement. (cath.ch/kna/arch/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse