Belgique: des prêtres de paroisses revendiquent (211288)
Mouscron, 21décembre(APIC) On les mettait hier au rang des notables. On
les croit parfois encore dans l’aisance. Il n’en est rien: doyens, curés et
vicaires de paroisses gagnent mal leur vie en Belgique. Ces derniers manifestent et le disent puisque certains d’entre eux ont fondé un groupe pour
la revalorisation de leur traitement. Son nom réclame que le soleil luise
pour tous: « Sol Omnibus Luceat » (SOL). Ce groupe, qu’on ne saurait cependant appeler syndicat, compte aujourd’hui 800 prêtres diocésains, tant
francophones que flamands.
Combien gagne un prêtre de paroisse en Belgique? Net, cela fait 27.800
FB par mois (environ 1100 francs). C’est la même chose pour un doyen, un
curé ou un vicaire. En fin de carrière comme au début. Leur traitement brut
à 65 ans dépasse celui d’un employé débutant de 21 ans d’à peine 140 FB
(moins de 6 francs). Si un prêtre dessert deux ou trois paroisses, son
traitement net augmentera à peine de 30%. Et ce supplément n’est accordé
qu’au prêtre dont l’évêché juge que les frais se sont accrus avec le
supplément de charge pastorale.
D’un prêtre à l’autre cependant, la situation peut varier. Le curé d’une
importante paroisse en région industrielle a plus de prestations que le
prêtre desservant deux petites paroisses. Le premier bénéficie, par le
biais des honoraires de messes, d’un casuel plus important, sa pension est
aussi plus élevée, tandis que le second a davantage de frais de déplacements.
Honoraires de messes? Ces ressources d’appoint – qui ne servent pas à
payer la messe, mais sont une forme d’entraide redistribuée – sont loin
d’être de véritables honoraires. Les collectes aux messes dominicales, le
contenu des troncs, les offrandes aux funérailles et aux mariages ne sont
d’ailleurs pas destinés au prêtre qui officie. Et l’intervention des fidèles dans les frais de la liturgie des funérailles ou d’un mariage ne va,
que pour une moindre part, au prêtre célébrant: l’organiste, le sacristain
et « la fabrique d’église », responsable des bâtiments, ont aussi leurs
droits.
Livrets vidés
De plus en plus chargé, le prêtre de paroisse n’a pas le temps de cuisiner. Il pourrait théoriquement compter sur les services d’une gouvernante.
Mais avec quoi la paierait-il? La plupart des prêtres y renoncent. Surtout
quand ils savent qu’ils devront sous peu remplacer un instrument de travail
devenu indispensable: la voiture.
« Ils n’ont pas de loyer à payer! » C’est vrai pour les curés et les
doyens. Pas pour les vicaires. La commune met une maison gratuitement à
leur disposition. Mais l’avantage a aussi sa contrepartie: souvent la maison spacieuse accroît les charges d’entretien et de chauffage. Alors, comme
le raconte un curé en revenant chercher sa voiture chez le garagiste: « Et
dire que je viens de vider mon livret d’épargne pour payer la facture de
mazout…! »
Les vieux jours posent des problèmes
Beaucoup de prêtres sont désormais âgés. Leurs vieux jours posent problèmes. Les prix demandés par la plupart des homes sont trop élevés pour
eux. A titre de pension, ils reçoivent la même somme de base que les
prêtres de paroisse, alors que les soins de santé deviennent importants et
qu’ils ne bénéficient plus du logement gratuit. Aussi, beaucoup s’efforcent-ils de rester en fonction le plus longtemps possible, avec les inconvénients que l’on devine pour eux comme pour la communauté.
Demain, ce n’est pas seulement le traitement des prêtres que le groupe
SOL voudrait voir revaloriser. Il songe également à une rétribution décente
des laïcs qui seront plus nombreux à être engagés comme travailleurs pastoraux. Pour l’immédiat, le groupe SOL propose une amélioration en fonction
du critère d’ancienneté. (apic/cip/pr)
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