Sous le pontificat de François, le métropolite Antoine, au poste de président du département pour les relations ecclésiastiques extérieures du patriarcat de Moscou depuis juin 2022, était venu au Vatican à plusieurs reprises. Sa dernière rencontre avec le pontife argentin remontait au 11 juillet 2024. François et le métropolite s’étaient également rencontrés dans le cadre d’un sommet interreligieux au Kazakhstan, en septembre 2022.
Le Saint-Siège n’a pour le moment pas donné de détails sur le premier entretien entre le représentant russe et le nouveau pape ce samedi. Dans une interview à La Repubblica du 24 juillet, Antoine de Volokolamsk confiait vouloir parler avec Léon XIV «des perspectives de développement des relations entre l’Église orthodoxe russe et l’Église catholique romaine» et de coopération entre chrétiens «dans un monde en voie de sécularisation rapide».
Il est possible que durant leur échange à huis-clos, le pape Léon XIV ait de nouveau évoqué sa disponibilité pour accueillir au Vatican des «négociations» entre les parties russe et ukrainienne, comme il l’a fait en recevant le président ukrainien Volodymyr Zelensky le 9 juillet dernier à Castel Gandolfo. La proposition du pontife avait été jugée «irréaliste» par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov.
Dans les pages du quotidien italien, le métropolite Antoine déclarait d’ailleurs à ce sujet: «Un médiateur devrait être neutre afin de pouvoir maintenir un dialogue équilibré entre les parties. Je ne suis pas sûr que l’Église catholique romaine puisse être considérée comme neutre». Le patriarcat russe reproche notamment au Saint-Siège de ne pas avoir «désavoué» les responsables de l’Église gréco-catholique ukrainienne qui prononcent, selon lui, «des discours russophobes».
Le métropolite évoquait aussi le projet – avorté – d’une deuxième rencontre entre le patriarche Kirill de Moscou et le pape François après celle de 2016. Alors que leurs retrouvailles étaient envisagées à Jérusalem en juin 2022, les désaccords générés par la guerre en Ukraine avaient éclaté publiquement, le pape François demandant à Cyrille de ne pas devenir «l’enfant de chœur de Poutine».
Pour le patriarcat, la balle est à présent dans le camp de Rome. «Puisque c’est le Saint-Siège qui a renoncé à cette rencontre, nous restons disponibles pour examiner toute nouvelle proposition de sa part», déclarait à La Repubblica le métropolite Antoine. Il assurait qu’il n’y avait eu «aucune initiative de ce genre» depuis l’élection de Léon XIV. (cath.ch/imedia/ak/bh)
Bernard Hallet
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