L’attaque a eu lieu alors que le Père Lijo Nirappel, curé de l’église Saint-Thomas à Jaleswar, accompagné d’un autre prêtre, de deux religieuses et d’un catéchiste, rentrait à la paroisse après avoir célébré une messe de requiem dans un village voisin, rapporte le site d’information Asianews. Une foule d’environ 70 personnes, dont beaucoup n’étaient pas des résidents, a tendu une embuscade au groupe. Le téléphone portable du Père Lijo a été pris de force et n’a jamais été rendu.
La CBCI a qualifié ces actions de «violation flagrante des droits constitutionnels et de la dignité humaine des minorités», soulignant que «la tendance croissante à la violence de masse constitue une menace sérieuse pour la sécurité, la protection et la coexistence pacifique de toutes les communautés».
La Conférence épiscopale a exhorté le gouvernement d’Odisha à agir «rapidement et de manière décisive pour identifier et poursuivre les responsables et assurer la protection de toutes les communautés minoritaires». La CBCI a enfin réitéré son engagement à défendre les droits et la dignité de tous les citoyens, en particulier ceux de la communauté chrétienne.
Selon Catholic Connect, un site d’information pour les catholiques en Inde, les agresseurs sont des extrémistes de droite, appartenant vraisemblablement à l’organisation militante Bajrang Dal.
L’embuscade a eu lieu à moins de 500 m de la mission Gangadhar. «Ils ont d’abord pris pour cible notre catéchiste qui était à moto. Ils l’ont battu sans pitié, ont démonté sa moto, vidé le réservoir et l’ont jeté», a déclaré le Père Nirappel, victime de l’attaque. Les agresseurs ont ensuite arrêté le véhicule des prêtres, «nous ont agressés physiquement, nous ont poussés, tirés et battus violemment. Ils nous ont frappés, ont saisi nos téléphones portables et n’ont cessé de crier que nous essayions de les américaniser en les convertissant de force.»
Les religieuses qui les accompagnaient ont été sauvées par des femmes du village, qui ont supplié les agresseurs de laisser partir le groupe. Le Père Nirappel a déclaré qu’il s’agissait d’une embuscade planifiée, accusant les agresseurs d’avoir amené des journalistes avec eux «pour fabriquer un récit».
Le Père Nirappel s’est plaint que «les médias sont également complices» car «ils ne vérifient pas les faits, ils se contentent d’amplifier ce que dit la foule. Ce récit mensonger doit être remplacé par la vérité». Au lendemain de l’attaque, aucune plainte n’avait été déposée. Le Père Jojo, l’autre prêtre impliqué, s’est dit «choqué» et «n’aurait jamais imaginé une telle hostilité pour avoir fait quelque chose d’aussi pacifique et sacré».
L’archevêque Vincent Aind de Ranchi a déclaré à AsiaNews que, selon lui, cette attaque s’inscrit dans «une stratégie plus large mise en œuvre dans de nombreux autres États, en particulier ceux gouvernés par le BJP», le parti hindou ultra-nationaliste auquel appartient également le Premier ministre Narendra Modi.
«Il s’agit de créer une situation de désordre public, mais surtout de menacer et de perturber les minorités. En réalité, il s’agit d’une atteinte aux droits constitutionnels», a-t-il déclaré. L’archevêque a ajouté que pour les chrétiens, «cela fait partie de notre histoire. Nous avons été confrontés à diverses formes de persécution et, d’une certaine manière, nous sommes prêts à y faire face. C’est la croix que nous sommes appelés à porter, comme le Seigneur nous le demande.» Il a ajouté: «Nous sommes des pèlerins et des personnes toujours pleines d’espoir, quoi qu’il arrive dans le présent.» (cath.ch/fides/bh)
Bernard Hallet
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