L’Eglise écossaise serait trop libérale en matière de sexualité
Londres, 1er septembre 1999 (APIC) En raison des positions profondément divergentes sur l’homosexualité et la Bible qui risquent de créer un schisme au sein de l’Eglise anglicane, un archevêque anglican a décidé de boycotter l’Ecosse « hérétique », rapporte mercredi le quotidien britannique « The Times », de Londres. Le Très Révérend Moses Tay, archevêque de l’Asie du Sud-Est, s’en prend en particulier à l’Eglise écossaise, réputée pour son libéralisme. Pour lui, il s’agit de « l’une des provinces de l’Eglise les plus hérétiques ».
L’archevêque Moses Tay, de Singapour, a écrit à l’archevêque de Canterbury, George Carey, pour le mettre en garde contre les « profondes divisions » au sein de la communion anglicane qu’il préside. Il déclare vouloir boycotter une importante rencontre du clergé, des laïcs et des archevêques anglicans du monde entier parce que la province écossaise est « l’une des plus hérétiques » de l’Eglise.
Dans sa lettre, il s’en prend en particulier à l’évêque d’Edimbourg, le Très Révérend Richard Holloway, en qualifiant ses attitudes compréhensives vis-à-vis de l’homosexualité et des relations sexuelles hors mariage d’ »horribles et hérétiques ». La rencontre du Conseil Consultatif Anglican, l’organe « exécutif » des 70 millions de fidèles de l’Eglise d’Angleterre présents dans le monde entier, aura lieu en ce mois de septembre à Dundee. Mgr Holloway en sera l’hôte en tant que Primat d’Ecosse. Les participants se baseront sur les travaux de l’an dernier de la Conférence de Lambeth, qui rassemble tous les dix ans les évêques et archevêques de l’Eglise anglicane, et qui avait pris une position biblique et traditionnelle sur la question de l’homosexualité.
L’évêque Holloway, bête noire de l’aile conservatrice
C’est Mgr Richard Holloway, un libéral, qui présidera la séance consacrée à la sexualité, qui se tiendra le 19 septembre dans la cathédrale Sainte-Marie d’Edimbourg. « Des gens en sortiront en signe de protestation », prédit d’ores déjà un observateur. Cette polémique révèle la tension croissante qui secoue l’Eglise anglicane, partagée entre tendances divergentes. Les chefs de file des provinces de sensibilité évangélique, comme celle de Mgr Tay, estiment que les provinces occidentales, comme celles d’Ecosse et des Etats-Unis, font fausse route en prônant des positions très libérales en matière de sexualité et vis-à-vis d’autres problèmes éthiques.
Mgr Holloway a fait récemment scandale lors de la parution de son livre sur une « moralité sans Dieu », où il plaide pour le maintien de Dieu à l’écart du débat éthique. L’évêque d’Edimbourg s’est également attiré les foudres des conservateurs, qui ont réclamé sa démission, quand il a admis avoir fumé du cannabis. (apic/times/be)
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