Le Conseil d’État vaudois a récemment annoncé un plan d’assainissement de ses finances. Dans ce cadre, il envisage une réduction des montants versés aux communautés religieuses reconnues de droit public, soit la Fédération ecclésiastique catholique (FEDEC-VD), l’Église évangélique réformée (EERV), et la Communauté israélite de Lausanne et du canton de Vaud (CILV). Depuis 2025, ces trois communautés se partagent chaque année environ 63,5 millions de francs de subventions cantonales. L’EERV reçoit ainsi 33,4 millions de francs, la FEDEC 30,2 millions, et la CILV 140’000 francs. Les communautés religieuses sont actuellement en discussion avec les autorités vaudoises quant à ces perspectives. cath.ch a demandé des précisions à Marie-Denise Schaller, présidente de la FEDEC-VD.
La conseillère d’État Christelle Luisier a avancé le chiffre de 1,8 million pour la diminution de subventions. Comment une telle coupe impacterait-elle l’Église catholique dans le canton de Vaud?
Marie-Denise Schaller: Je ne sais pas d’où ce chiffre vient et je suis un peu étonnée qu’il ait été sorti comme cela, alors que rien n’a encore été décidé au niveau du Conseil d’État. Je pense que cela est issu des premières propositions qui ont été faites à l’interne. Si les 1,8 million se confirmaient, le manque à gagner correspondrait à moins de la moitié pour la FEDEC (soit environ 800’000 francs, ndlr). Cela aurait certainement un impact important. Mais je ne voudrais pas que les gens aient peur, car nous sommes en discussion actuellement avec le Conseil d’État et j’espère que la somme sera moindre. Tout est encore ouvert.
Comment vous préparez-vous à une éventuelle diminution?
Nous sommes en train de réfléchir dans quels domaines nous pourrions répercuter cette baisse. Avec comme priorité que cela n’impacte pas le personnel. Il pourrait donc s’agir de réaliser des économies sur des projets ou d’autres coûts de fonctionnement. Mais nos employés sont notre principale richesse, nous avons fait de gros efforts pour les trouver, les former, nous voulons absolument garder tout le monde. Pour autant, nous ne pouvons rien esquisser tant que nous ne connaissons pas le montant de la réduction.
Comment réagissez-vous à la décision du Conseil d’État?
Je comprends bien que nous soyons dans un contexte d’État déficitaire avec la nécessité de rétablir un équilibre. En tant qu’Église, nous devons avoir une position éthique, qui se base sur l’égalité de traitement. Il faudra savoir quels efforts sont demandés aux autres domaines. Si tout le monde est à la même enseigne, il est normal que nous acceptions de nous serrer, nous aussi, la ceinture. Mais il ne serait pas normal que certains secteurs soient favorisés par rapport à d’autres.
« Si tout le monde est à la même enseigne, il est normal que nous acceptions de nous serrer, nous aussi, la ceinture. »
Donc nous comprenons la démarche. Mais ce qui est un peu difficile à comprendre c’est que nous ayons signé une convention avec le Conseil d’État il y a à peine un an et que tout soit soudainement remis en question. Bien sûr, cela est légal, mais il est surprenant qu’au sein du Conseil d’État, l’on n’ait pas su que des mesures d’assainissement allaient devoir être prises.
En tout cas, ce ne sont pas les Églises qui ont accentué les dépenses, car nous n’avons pas eu d’augmentation, bien qu’il y ait eu une hausse des demandes, par exemple pour les aumôneries de gymnases ou d’EMS, auxquelles nous n’avons pas pu répondre. Donc du moment où nous n’avons pas augmenté, nous ne nous attendions pas à ce que l’on nous demande de diminuer. (cath.ch/protestinfo/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/reductions-bugetaires-la-fedec-sefforcera-de-preserver-le-personnel/