Un nouveau Chemin de Croix pour l’Eglise de Bonfol

Jura: La Passion en terre cuite de Bonfol

Bonfol, 16 septembre 1999 (APIC) Le nouveau Chemin de Croix de l’église de Bonfol, œuvre de Felicitas Holzgang, maître-céramiste, sera béni dimanche. Une ouvre commencée il y a trois ans déjà, toute nouvelle et originale, qui fera peut-être oublier l’ancien Chemin de Croix, en partie victime des flammes…

La mosaïque du chœur de l’église de Bonfol signée Paul Monnier, porte la date de 1950. Elle situe l’incendie qui fit des dégâts en particulier aux grands tableaux qui représentaient le Chemin de croix. Les restes ont pris place depuis de nombreuses années dans les archives de la paroisse. Sur l’insistance de nombre de personnes dans le village, le Conseil de paroisse s’est rallié au projet de doter l’église St-Laurent d’un nouveau Chemin de croix, écartant l’idée de restaurer l’ancien. Le mandat a été confié il y a trois ans à la potière du lieu, Felicitas Holzgang, maître-céramiste. La bénédiction de son œuvre aura lieu dimanche, au cours de la messe de 10 h.

La céramique de Bonfol est mentionnée pour la première fois dans des documents du 13ème siècle. En l’an 1800, 53 familles faisaient de la poterie à Bonfol et vivaient de cet artisanat. Le déclin a commencé après la première guerre mondiale. Aujourd’hui, un seul tour fonctionne encore, dans l’atelier de Felicitas Holzgang. Dernière apprentie-potière du village il y a quinze ans, venue du canton de Schwyz, elle s’efforce de perpétuer la tradition et de la faire évoluer depuis qu’elle est revenue s’installer dans la petite commune des confins de l’Ajoie en 1990, après avoir obtenu sa maîtrise en Allemagne. Le nouveau Chemin de Croix de Bonfol devait légitimement sortir de la terre de Bonfol.

Des images sobres et expressives

Créer un Chemin de Croix, ce n’est pas insignifiant, d’autant plus que Felicitas Holzgang met toute son âme déjà dans la fabrication habituelle des objets utilitaires. C’est un défi, raconte-t-elle, une remise en question qui commence par une relecture des textes bibliques. Ainsi, son Chemin de Croix comporte quinze stations, quatorze plus une, le tombeau vide, la résurrection sans laquelle la Passion n’aurait aucun sens. Ses images sobres et expressives actualisent l’histoire qui débute quand Pilate s’en lave les mains. Les trois personnages spectateurs derrière la croix sont notre miroir: ils disparaissent au moment où Jésus a le plus besoin d’aide.

Il suffirait pourtant de peu de chose pour changer les situations: la croix est retournée quand Simon aide à la porter. La céramiste a exprimé tout un symbolisme universel, contenu également dans les mots-clés qui accompagnent la numérotation, celle-ci ayant une raison « pédagogique » confirmée par une exigence du droit canon. Elle laisse à chaque visiteur la liberté de compléter les visages éébauchés et les mots-légendes : larmes, désolation, mère, passage… (apic/sic/pr)

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