Homélie du 5 0ctobre 2025 (Lc 17, 5-10)

Père Jean-Louis Rey – Chapelle Saint Joseph, Ecole des Missions, Le Bouveret, VS

En ce dimanche qui ouvre le mois de la Mission universelle, saint Paul nous dit comme il disait à son collaborateur Timothée : Réveille en toi le don que tu as reçu de Dieu quand je t’ai imposé les mains.

Le don de l’Esprit-Saint

Quel est ce don de Dieu reçu par imposition des mains ?
Déjà au moment de notre baptême, le célébrant a posé la main sur nous… Mais c’est surtout au moment de notre confirmation que l’Evêque a posé sa main sur ceux et celles qui viennent à lui, en leur disant : ›Recevez l’Esprit-Saint, le don de Dieu.’ Donc, ce geste de l’imposition des mains est lié au don de l’Esprit-Saint, et cela dès le baptême.
Et Saint Paul nous explique ce que fait en nous cet Esprit-Saint : Dieu ne nous a pas donné un esprit de peur mais plutôt un esprit de force, d’amour et de pondération pour rendre témoignage à Jésus-Christ.’

Rendre compte de notre foi avec amour

Donc, d’abord plus question d’avoir peur. Ensuite, soyons prêts, à tout moment et partout, soyons prêts à rendre compte de notre foi en Jésus-Christ, avec conviction, certes, mais surtout avec douceur et avec amour. Et saint Paul va plus loin, il rappelle à son collaborateur Timothée l’enseignement solide qu’il a reçu de lui : la foi en Jésus-Christ ressuscité, l’espérance d’un monde nouveau selon le cœur de Dieu et le commandement de l’amour, l’amour de Dieu et l’amour des autres, à cause de Jésus-Christ. Et il lui demande, comme il demande à chacun de nous : Tout ce que vous dites, tout ce que vous faites et tout ce que vous croyez, mettez-le en accord avec l’enseignement que vous avez reçu.

« Seigneur, augmente en nous la foi ! »

C’est bien beau mais, en regardant ce qui se passe dans notre monde, à Gaza, en Ukraine, au Soudan, en République Démocratique du Congo, nous sommes confrontés à des événements et des situations qui peuvent nous décourager. Dans nos familles ou dans nos paroisses, nous pouvons également vivre des situations de mésentente qui nous paralysent. Et, dans tous ces moments-là, nous pouvons avoir l’impression que le Seigneur n’entend pas nos prières, qu’il ne s’intéresse plus à nous. Et nous sommes alors dépassés.
›Seigneur, augmente en nous la foi !’ Telle est la prière des Apôtres. Telle doit être aussi notre prière dans ces moments-là.
Et le Seigneur nous répond comme il a répondu aux Apôtres : Quand vous aurez exécuté tout ce qui vous a été demandé, dites :›Nous sommes de simples serviteurs : nous n’avons fait que notre devoir’ » Et le Seigneur viendra lui-même faire progresser et aboutir nos efforts, comme il a nourri la foule à partir des 5 pains et 2 poissons présentés par le jeune homme.

L’Esprit-Saint est à l’origine de toute l’évolution dans l’Eglise


Voilà où nous conduit cette invitation à ›réveiller en nous le don de l’Esprit-Saint’.
Le Saint Esprit, redécouvert au Concile Vatican 2, si l’on peut dire, c’est Lui qui est à l’origine de toute l’évolution de l’Eglise : son ouverture au monde, son engagement pour plus de justice sociale, de liberté et de respect des droits de tous les hommes et femmes de bonne volonté.
C’est lui qui fortifie les chrétiens du Bangladesh, du Myanmar et du Laos, en Asie du Sud et du Sud-Est : minorités défavorisées, confrontées à la pauvreté, à l’insécurité et à la discrimination. Et pourtant, l’Église ne cesse de croître et de témoigner avec foi et courage, apportant espérance et soutien aux personnes dans le besoin.
C’est encore l’Esprit-Saint qui inspire notre Pape Léon quand il nous appelle à regarder l’avenir avec confiance et à prononcer des paroles de réconfort et d’espérance, malgré tout.
En ce début d’octobre, mois consacré à la Vierge Marie, rassemblons-nous en Eglise autour de Marie, et ouvrons-nous toujours plus, avec Marie, à l’Esprit-Saint. Lui seul peut nous renouveler de l’intérieur et nous fortifier pour mieux témoigner, mieux rendre compte de notre foi et de notre espérance, en communion avec tous les chrétiens, particulièrement avec ceux et celles du Sud et du Sud-Est de l’Asie, mieux rendre compte de notre foi et de notre espérance, dans nos familles, dans nos paroisses, dans ce monde en recherche, non pas par des grands discours, mais en actes et en vérité comme des témoins vrais, spirituels, alliant l’action à la parole…

Oui, Seigneur Jésus-Christ, tu veux bien avoir besoin de chacun de nous
pour être tes témoins, tes porte-paroles dans ce monde. Merci.
Merci pour ton Esprit-Saint, Feu d’Amour,
reçu à notre baptême et renforcé à notre confirmation :
il nous rassemble en Eglise, il nous conduit à toi, Jésus-Christ.
Il continue de nous faire progresser ensemble pour mieux transmettre ce que nous avons reçu dans ce monde tourmenté où tu nous précèdes,
toi Jésus-Christ qui chemines avec nous à chaque instant de notre vie. AMEN.

27e dimanche du Temps ordinaire
Lectures bibliques : Habacuc 1, 2-3; 2, 2-4; Psaume 94; 2 Timothée 1, 6-14; Luc 17, 5-10

https://www.cath.ch/homelie-du-5-0ctobre-2025-lc/