Avec kath.ch et Vatican News
«Notre Église est inconcevable sans migration», souligne Isabel Vasquez à Vatican News qui l’a rencontrée à Rome. Elle rappelle que la Suisse est un pays d’immigration, ce qui se reflète au sein de l’Église catholique. Environ 40% des catholiques sont issus de l’immigration, une proportion qui atteint même 60% dans certains diocèses.
Les 4 et 5 octobre derniers, la directrice de Migratio a participé avec son équipe à la célébration du Jubilé des migrants dans le cadre de l’Année sainte, en présence du pape Léon XIV. Une rencontre particulièrement émouvante pour la délégation. «Le pape a dit que nous ne pouvions changer les choses que si nous changions nous-mêmes. Cela a été pour nous comme une vitamine, une incitation à chercher de nouvelles voies pour une pastorale en constante évolution.»
Le dimanche 5 octobre, l’équipe de Migratio a assisté à la messe sur la place Saint-Pierre. Le pape a rappelé que de nombreux réfugiés arrivaient traumatisés dans leur nouveau pays. «Il est important d’être là pour eux, de les soutenir et de leur témoigner de la compassion», souligne Isabel Vasquez en reprenant les paroles du pape.
La directrice de Migratio a également participé à Rome à la conférence internationale «Réfugiés et migrants dans notre maison commune» (du 1er au 3 octobre). Cette réunion a marqué le début d’une initiative de trois ans visant à trouver des solutions durables pour les migrants et les réfugiés, en collaboration avec les personnes concernées, ainsi que des représentants du monde scientifique et de la société civile. Plus de 255 représentants de plus de 40 pays y ont participé.
« Nous avons senti que nous étions tous des pèlerins. »
Lors du congrès, Isabel Vasquez a rencontré des organisations également non-confessionnelles s’engageant en faveur de la dignité des réfugiés. «Beaucoup de personnes qui s’engagent dans le domaine de la migration et des réfugiés partagent les mêmes valeurs que nous», assure-t-elle à kath.ch.
Une employée de l’ONU a notamment souligné la difficulté de traiter de manière appropriée les défunts dans les camps de réfugiés. Elle a soulevé les besoins importants, dans ces lieux, d’une aide spirituelle fournie par des représentants de différentes religions.
Même s’il a été noté, lors de la conférence, que «la religion aide de nombreux migrants dans leur difficile parcours», cela ne suffit pas. «Nous avons besoin d’une bonne coopération entre de nombreuses institutions. Et la société doit être sensibilisée à la réalité de la migration et à ses conséquences», affirme la directrice de Migratio.
Elle appelle de ses vœux une Église catholique qui considère les différences culturelles non pas comme un obstacle, mais comme un enrichissement. «L’Église a un grand potentiel pour promouvoir l’intégration et faciliter les rencontres. Notre tâche est de dissiper les craintes et d’ouvrir des voies.»
Le travail de Migratio en Suisse est varié: il comprend aussi bien l’accompagnement des communautés linguistiques et des Églises orientales, que celui de la pastorale du cirque et des gens du voyage, ainsi que le travail dans le domaine de l’asile. Depuis cinq ans, il existe un concept global pour la pastorale des migrants. Mais la tâche est ardue. «La Suisse est un pays diversifié. Ce qui fonctionne dans un diocèse ne peut pas être transposé tel quel dans un autre. Mais partout, nous sentons qu’il faut une culture d’accueil des deux côtés. L’intégration ne peut réussir que dans le respect mutuel.»
La célébration de l’Année Sainte à Rome a été pour Isabel Vasquez une confirmation de cet espoir: «Nous avons senti que nous étions tous des pèlerins. Et ce chemin commun est un cadeau.» (cath.ch/vaticannews/kath/rp/rz)
Rédaction
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