C’est déjà la septième année qu’existe le cursus de formation à l’éthique sociale chrétienne, mise sur pied par la Plateforme Dignité et Développement. Cette dernière a été créée en 2016, à l’instigation de l’évêque Charles Morerod, du professeur d’économie Paul Dembinski et de Claude Diday, chef d’entreprise.

En 2018, la formation à l’éthique sociale est lancée. Objectif? Acquérir une compétence éthique, disposer d’outils pour répondre aux dilemmes professionnels et quotidiens. Public-cible? Les jeunes professionnels de la santé, l’économie, l’écologie, la politique, etc., ainsi que toute personne intéressée par l’éthique sociale chrétienne qui souhaite donner du sens à son activité. Les agents pastoraux et les personnes engagées dans la vie des Églises y sont également conviés. C’est ainsi que, chaque année, une douzaine de participants de divers horizons ont été formés à la pensée sociale de l’Église.

«Classe inversée»

Dès le départ, la pédagogie de cette formation originale s’appuie sur le concept de «classe inversée». Il ne s’agit pas de déverser des savoirs, dans une logique du haut vers le bas. Au contraire, l’appropriation des concepts se fait à la maison, par un travail personnel sur la base des documents transmis par l’équipe de formation. L’acquisition personnelle de l’éthique sociale se fait individuellement ou en couple.

Chaque module est constitué de vidéos, de documents de travail, de témoignages de professionnels-les et d’exemples d’actions concrètes, d’un quizz, d’un échange mensuel en groupe et d’un travail d’appropriation personnelle à rendre auprès de la responsable de formation.

Nouveau défi

Une fois par mois, les participants se retrouvent, par écran interposé, durant la pause de midi, pour échanger avec un expert du domaine concerné. Ces partages enrichissent la compréhension et permettent de poser les questions.

Ce 20 novembre 2025 est lancée la nouvelle volée. Cinzia Battistolo, de Bienne, nouvellement chargée de coordonner le groupe, a participé à la formation il y a quelques années. Face à ce nouveau défi professionnel, elle se dit «confiante et joyeuse». Elle se réjouit, à côté de son activité professionnelle de graphiste, de «ce nouveau monde qui s’ouvre car je n’ai pas eu l’habitude d’évoluer dans ce genre de formation». Mais, confie-t-elle, «cela m’intéresse particulièrement du fait de ma foi». (cath.ch/bl)

Cinzia Battistolo: «Cette formation m’a apaisée»

–Que représente pour vous la doctrine sociale de l’Église?
C’est l’analyse faite par rapport aux Ecritures et un style de vie qui nous guide. Et elle est transmise de manière vulgarisée. J’apprécie la réflexion éthique faite pour interpréter la Parole de Dieu. Cela amène une autre réflexion qui n’est pas du monde habituel.
–Vous avez participé vous-même au cycle de formation. Quel souvenir en avez-vous gardé?
J’ai découvert avec intérêt les vidéos et les autres outils pédagogiques. Surtout dans des domaines que je ne connaissais pas, la santé, la politique, la médecine. Et cela m’a permis de mieux comprendre l’approche chrétienne face à l’environnement. Cette formation m’a aussi apaisée et m’a donné des ressources par rapport à mon travail au quotidien et à l’envahissement des médias.

Les moments de partage en groupe m’ont aussi beaucoup plu car un certain nombre de participants avaient un engagement par rapport à la foi. Le contact avec une religieuse africaine, par exemple, m’a montré combien l’éthique sociale pouvait être vécue dans un autre contexte que le nôtre et cela rend humble.
–Dans votre environnement proche quelles expériences avez-vous de la doctrine sociale chrétienne?
Je suis bénévole auprès de populations précaires dans ma ville de Bienne. Et je donne une dimension plus spirituelle à mon travail de graphiste, en refusant certains mandats qui ne correspondent pas aux critères de l’éthique sociale. Et je prie pour les projets que je reçois pour que Dieu les inspire
Durant la formation, la découverte du volet politique m’a réconciliée avec ma manière de voter et d’être citoyenne engagée. En découvrant les personnalités que je suis appelée à élire, en prenant le temps de bien réfléchir avant de voter.
–Vous vous sentez plus engagée?
Avant je vivais les choses de façon plus émotionnelle et spontanée, dans le militantisme. Grâce à cette formation et à la lecture de la Bible, je me sens moins dans l’urgence et je prends plus le temps de poser ma réflexion. BL

Ethique sociale chrétienne: une nouvelle volée de formation se constitue

«Classe inversée»

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