«Je me bats, a déclaré Zemmour, président de Reconquête, qui était l’invité de Dimanche en Politique sur France 3 le dimanche 26 octobre 2025, pour protéger, défendre, exalter l’identité chrétienne de la France contre la menace actuelle qui est, d’une part, le wokisme, qui détruit les racines chrétiennes de la France, et d’autre part, l’islamisation qui les remplace. Ça, c’est le thème du livre».
Zemmour, dont les parents sont d’origine juive algérienne, voit dans la situation de la France un conflit de civilisations dans lequel la foi catholique est un des instruments de résistance culturelle au «grand remplacement», une théorie complotiste introduite en 2010 par l’écrivain français Renaud Camus. Selon cette théorie véhiculée par les milieux d’extrême-droite, il existerait en France un processus de substitution de la population française et européenne par une population non européenne, originaire en premier lieu d’Afrique subsaharienne et du Maghreb.
Le collectif «Lutte et contemplation», qui se présente comme des chrétiens engagés dans les luttes sociales et écologiques, dénonce cette instrumentalisation du christianisme par l’extrême droite. «En tant que chrétiens et chrétiennes, nous refusons de laisser les discours politiques d’extrême droite instrumentaliser notre religion. Le christianisme, c’est la foi en Jésus-Christ, qui a pour ce monde un projet d’amour, loin de la division et de la méfiance prônées par l’idéologie identitaire d’Éric Zemmour».
Selon «Lutte et contemplation», «Éric Zemmour déforme l’histoire pour diffuser l’idée d’une société passée homogène, fondée sur le mythe d’une Europe judéo-chrétienne. N’oublions pas qu’elle est en réalité le fruit d’un brassage culturel pluriel qui ne se limite pas aux civilisations gréco-romaines !»
«Dans sa vision d’une culture européenne figée, Éric Zemmour désigne explicitement les populations issues de l’immigration en général, et musulmanes en particulier, comme étant les étrangers, ceux dont il refuse de se faire proche. Il prétend que les sociétés européennes furent construites par – et surtout pour – les chrétiens et les Blancs. À travers ces idées, il ne représente pas les intérêts des exclus, mais bien ceux des puissants», poursuit le collectif de chrétiens engagés.
En 2018, Eric Zemmour se disait «pour l’Eglise et contre le Christ», façon de se dire intéressé par l’institution et la tradition, plus que par l’Evangile qui l’a fondée. Sept ans plus tard, l’ex-candidat à l’élection présidentielle s’est radicalisé : le voilà également contre l’Eglise, écrit le quotidien «Le Monde» 23 octobre 2025, au lendemain de la publication de son pamphlet «La messe n’est pas dite» chez Fayard, où la séance de dédicaces est organisée par la maison du groupe Bolloré, qui publie en quelques jours «trois incarnations de l’extrême droite française» : Philippe de Villiers, Eric Zemmour et Jordan Bardella.
Glorifiant l’Eglise du passé, Eric Zemmour s’en prend à l’Eglise d’aujourd’hui: «Depuis Vatican II et les années 60, nous sommes allés beaucoup trop loin dans la conception universaliste du catholicisme. C’est en train de tuer et le catholicisme et la France». Il va jusqu’à dire que l’Eglise de France s’est transformée en une simple ONG et il en appelle à une alliance entre juifs et chrétiens pour «lutter contre l’islamisation qui menace leur âme». (cath.ch/be)
Jacques Berset
Portail catholique suisse
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