Début octobre 2025, lors d’un enterrement à Sion, une urne contenant des messages et des dons en espèces a été dérobée, rappelle le quotidien Le Matin (10 novembre). Le ou les auteurs n’ont pas encore été identifiés. Le méfait fait suite à une vague de pillages qui ont touché ce printemps les cimetières valaisans.
Les lieux de sépulture d’Ardon, de Leytron, de Martigny et de Sierre ont été visités par des malfrats, qui ont occasionné des dégâts et emporté des objets. Plus d’une vingtaine de tombes ont été vandalisées à Martigny dans la nuit du 7 au 8 mai, puis une trentaine à Ardon deux jours plus tard. Au total, plus de 90 vols d’objets funéraires ont été signalés.
Des églises aussi ont été prises pour cibles. En mars 2024, des reliques, une bible d’apparat, la pierre de scellement du maître-autel, un ordinateur portable et une croix ont été subtilisées dans les églises de Bex (VD), Saint-Maurice et Évionnaz. Dans cette dernière, l’auteur des vols a également répandu de l’eau bénite sur les bancs et le sol.
Dans le Haut-Valais encore, un homme a été condamné en automne 2025 pour avoir subtilisé plus de 1700 francs dans des caisses à offrandes de plusieurs églises et chapelles de la région de Rarogne.
La police a pu retrouver certains auteurs. Concernant les vols et profanation de mars 2024, un trentenaire souffrant de problèmes psychiques est actuellement en attente du verdict du tribunal. En mai dernier, les polices valaisanne et vaudoise ont arrêté trois individus soupçonnés d’être à l’origine des vols d’objets funéraires dans les cimetières. Il s’agit de ressortissants ukrainiens de la communauté des gens du voyage.
«Nos églises restent, pour la plupart, portes ouvertes (ndlr: la cathédrale de Sion est toutefois fermée depuis le vol d’un calice), souligne Pierre-Yves Maillard au Matin. Elles peuvent donc être facilement ciblées.»
Le vicaire général relativise les dégâts matériels et les vols. «Une pierre d’autel, une relique ou un crucifix restent des objets symboliques. Le sanctuaire de Dieu, ce n’est ni le bâtiment ni les artifices, c’est la personne humaine.» En ce sens, ajoute-t-il, «les abus sexuels dans l’Église me mettent hors de moi.» Il s’émeut toutefois davantage des vols commis dans les cimetières. «La profanation de tombes me heurte, car on offense le souvenir, la paix des morts et on ignore la souffrance des familles.»
Pierre-Yves Maillard assure quoi qu’il en soit que «les portes resteront ouvertes». (cath.ch/lematin/arch/rz)
Raphaël Zbinden
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