Congo Brazzaville: La guerre civile poursuit ses ravages et ses crimes
Brazzaville, 15 juillet 1999 (APIC) La guerre civile au Congo Brazzaville continue ses ravages. Il règne dans le pays « une culture d’impunité et de mort », dénonce à l’agence romaine « Fides » le Père François Wambat, aumônier à l’Université de Brazzaville.
Pour le Père Wambat, « on ne peut pas construire l’avenir sur des exécutions et sur des pillages ». Les chrétiens également, spécialement les jeunes, ne peuvent mettre de l’ordre dans leur vie quand ils sont affrontés à de telles horreurs. La jeunesse congolaise, ajoute l’aumônier universitaire, est totalement désorientée. La cause profonde doit être attribuée principalement aux politiciens congolais englués dans la guerre, mais aussi aux parents. Beaucoup d’enfants vivent dans l’oisiveté. Je suis persuadé que les autorités politiques doivent créer et trouver des conditions nécessaires pour rendre confiance à la jeunesse. Plus on assurera un avenir aux jeunes après la guerre civile, plus le Congo prendra un nouveau départ », conclut l’aumônier.
Les réflexions du Père François Wambat rejoignent le long reportage d’Henrik Lindell publié par la dernier numéro (15 juillet) de l’hebdomadaire français « Témoignage Chrétien » (TC). Le journaliste décrit la détresse des réfugiés: « Au moins 100’000 hommes et femmes et enfants errent actuellement dans la forêt et les savanes du Congo, victimes de la guerre civile qui sévit dans le sud du pays. Certains cherchent refuge à Brazzaville en passant par des couloirs humanitaires tenus par l’armée congolaise. Ici les soldats se livrent essentiellement au pillage et la terreur ».
Le journaliste de TC, déplore que l’armée officielle sombre dans la délinquance. Il cite notamment le témoignage d’un militaire qui affirme non sans fierté: « C’est nous qui chassons les gens ici. On tue, on brûle et on viole les femmes. C’est normal. La guerre, c’est comme ça. La mort, c’est naturel. » Comme l’exprime aussi, scandalisé, un missionnaire catholique français: « Malheureusement, le seul pouvoir qui se respecte ici, c’est celui que l’on trouve au bout du fusil ». (apic/fides/tc/ba)
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