Le passage du cyclone Ditwah sur l’Asie de Sud-Est se révèle particulièrement catastrophique. Au Sri Lanka, les inondations et glissements de terrain ont atteint une ampleur inédite, touchant l’intégralité du pays et faisant au moins 465 morts. Selon les données du Centre de gestion des catastrophes du pays, environ 20’000 habitations ont été endommagées et plus de 230’000 personnes ont dû fuir. Un tiers du pays est resté sans électricité et sans eau courante.
«Le pays est sous les eaux, la situation est grave même dans les villes. Nous voyons beaucoup de souffrance et des gens qui ont tout perdu. C’est pourquoi toute l’Église catholique s’est jointe à l’effort national d’aide, d’accueil et de proximité», a déclaré à Fides le Père Basil Rohan Fernando, prêtre de Colombo et directeur des Œuvres pontificales missionnaires du pays.
Les secours et la reconstruction (dont le coût est estimé à 6 ou 7 milliards de dollars par le gouvernement) s’annoncent difficiles. Le gouvernement a ouvert plus de 1400 camps pour les déplacés climatiques, où plus de 100’000 personnes ont déjà trouvé refuge. Plus de 24’000 policiers et militaires sont mobilisés dans les opérations de secours, mais malgré leurs efforts, l’aide n’a pas encore atteint toutes les zones touchées.
À ce stade, note le Père Fernando, «l’unité nationale est importante: toutes les forces saines du pays et les personnes de bonne volonté collaborent pour soulager la souffrance des victimes. Les communautés religieuses font également leur part et se sont mobilisées.» Ainsi Caritas a activé son réseau de bénévoles à tous les niveaux.
Les églises, les paroisses et les institutions catholiques débordent de personnes déplacées qui y ont trouvé «refuge, accueil et consolation», témoigne le prêtre de Colombo. Car le soutien aux personnes déplacées est également psychologique et spirituel, rappelle-t-il. «Un geste d’amour, d’affection et de proximité signifie beaucoup dans ces situations; l’écoute et la chaleur humaine sont un témoignage de l’amour de Dieu envers chaque personne.» (cath.ch/fides/ag)
Les ravages de la déforestation en Indonésie
L’Indonésie – Sumatra notamment – est particulièrement touchée, avec 700 morts et plus d’un million de déplacés. La déforestation, facteur aggravant des catastrophes climatiques, est très marquée sur Sumatra, a expliqué sur RFI Leonard Simanjuntak, directeur de Greenpeace Indonésie: «Sumatra a perdu la majorité de ses forêts en basse altitude, qui ont été surtout converties ces trois dernières décennies en plantations d’huile de palme. Mais la cause de ces inondations massives est la destruction en amont dans les zones montagneuses, là où prennent leurs sources les principaux fleuves de ces trois provinces. Sumatra a perdu en tout plus de 75% de sa couverture forestière. La déforestation massive a été provoquée par les mines, les plantations de palmiers à huile, l’exploitation forestière illégale. LB
Lucienne Bittar
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