Liban: «Le Prophète», le célèbre ouvrage du peintre et poète libanais, interdit en Egypte

Les universitaires libanais à la rescousse de Khalil Gibran

Beyrouth, 25 juillet 1999 (APIC) « Le Prophète », le célèbre ouvrage du grand peintre et poète maronite libanais Khalil Gibran, a été interdit en Egypte, suscitant l’ire des universitaires libanais. Les intellectuels libanais dénoncent un nouveau signe de « l’emprise des islamistes » en Egypte. Pour beaucoup à travers le monde, Khalil Gibran est devenu bien plus qu’un écrivain, un artiste ou un sage: un véritable « maître en spiritualité ».

Après avoir organisé un « sit-in » de protestation devant le siège du Ministère de la Culture à Beyrouth pour manifester leur colère contre l’interdiction en Egypte du livre de l’un des auteurs libanais les plus connus et les plus universels, les universitaires réclament désormais des mesures de rétorsion culturelle contre l’Egypte. Les manifestants déplorent que l’on s’en soit pris au « plus important représentant de la culture libanaise ».

Appel au boycott des produits cultures égyptiens

Une délégation conduite par un professeur d’études islamiques, Imad Chamoun, a remis au directeur du Ministère libanais de la Culture, Mohammad Madi, un mémorandum réclamant « l’interdiction de la distribution d’ouvrages et de films égyptiens au Liban jusqu’à ce que l’Egypte revienne sur sa mesure ».

Les protestataires s’étonnent du « diktat imposé par les esprits obscurantistes à une œuvre internationalement lue et appréciée ». « Le Prophète », écrit en anglais en 1923 et traduit depuis en une vingtaine de langues, a été écrit par Khali Gibran, mort en 1931 après avoir vécu la plus grande partie de sa vie aux Etats-Unis. Khalil Gibran est né le 6 janvier 1883 à Bécharré, dans le nord du Liban sous domination ottomane, dans ce qui s’appelait alors « Le Liban du Mutassarifiat », dans une famille qui lutta contre l’occupant turc.

Chassé par la famine, le père sortant tout juste des prisons turques, le jeune Khalil émigre aux Etats-Unis avec sa mère et ses frères et sœurs. C’est là qu’il fera l’essentiel de sa carrière de peintre et d’écrivain et où il décéda à New York en 1931. Son corps fut rapatrié et enterré dans l’ermitage de Mar Sarkis, à Bécharré, surplombant la « Qadisha », la mythique « Vallée des Saints » des Libanais. (apic/orientj/be)

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