Évangile de dimanche: relire les signes de Dieu dans nos vies

Il y a deux semaines, nous étions invités à entrer en attention à ce qui se passe dans notre vie comme un appel à regarder d’une manière nouvelle, qui nous sommes, comment sont les autres, le monde et quelle est ma représentation de Dieu?

Dimanche dernier, deux autres questions nous sont amenées pour nourrir notre chemin vers la Nativité: Qui est Celui que nous attendons et quelle signification pour nous, cette venue du Fils de l’Homme dans notre Histoire? Aujourd’hui, en ce 3ème dimanche, c’est le doute qui s’installe. Écoutons la Parole. Jean-Baptiste (fils de Zacharie et d’Elisabeth), est «dans sa prison, ayant appris ce que faisait le Christ», il pose une question à Jésus par l’intermédiaire de ses disciples : «Es-tu celui qui doit venir, ou devons-nous en attendre un autre?».  Pourquoi ce besoin de vérifier? Doute-t-il?  

« La question qu’il fait adresser par ses disciples à Jésus montre combien Jean-Baptiste est proche de nous »

Jean-Baptiste se sait condamné entre les mains d’Hérode. Il regarde sa vie, sa mission prophétique. Il doute peut-être. Il pense à Jésus qu’il connaît dans sa manière d’accomplir sa mission. Cette mission correspond-elle au portrait qu’il se faisait du Messie dont il annonçait la venue? Jean («Dieu fait grâce») s’est-il trompé? Et si Jésus n’était pas celui qui devait venir?

La question qu’il fait adresser par ses disciples à Jésus, montre combien cet homme est proche de nous, car il cherche toujours à mieux comprendre qui est Jésus. Et voilà peut-être que le chemin proposé aujourd’hui se dessine doucement. En envoyant ses disciples, Jean va plus loin que ses doutes et ses questions. N’est-il pas en train d’illustrer cette parole: «Il faut que lui grandisse et que moi, je décroisse»? Il donne ses disciples à Jésus et leur donne ainsi l’occasion de vivre au quotidien la Bonne Nouvelle proclamée. D’ailleurs, Jésus ne se trompe pas sur la fidélité de Jean le Baptiste. Écoutons sa réponse le concernant.

« Jésus ne renvoie pas Jean à ses doutes. Il l’invite, ainsi que ses disciples, à relire les signes »

Jésus ne renvoie pas Jean à ses doutes. Il ne le met pas devant ses limites et ses incapacités à percevoir que la Bonne Nouvelle est annoncée. Non, voilà que Jésus l’invite, ainsi que ses disciples, à relire les signes qu’il accomplit à la lumière de l’Écriture et particulièrement des prophéties d’Isaïe que nous venons d’entendre.

La question du doute laisse la place à une réalité qui vient tout changer. Le temps du salut annoncé est arrivé. Le Messie est là, c’est bien lui, Jésus. Ce temps est désormais accompli. Alors ce temps de l’Avent nous convoque à relire aussi les signes de Dieu dans notre existence, à revenir à l’essentiel, à redécouvrir en nous cette puissance d’amour qui nous est donnée, à sortir de nos habitudes et à rendre compte de l’espérance qui nous habite. En un mot, à prendre acte que le Salut nous est donné.

« Et si nous acceptions de laisser grandir en nous cette présence, comme Jean le Baptiste! »

Aujourd’hui nous ne sommes plus dans l’attente d’un salut qui vient, fruit d’une récompense et de nos mérites mais dans la reconnaissance du Salut qui est. Il n’est plus devant nous. Il est accompli définitivement. Et si nous acceptions de laisser grandir en nous cette présence et parfois de nous effacer pour que d’autres la rencontrent, comme Jean le Baptiste! Demandons que cette Parole avec l’aide de Marie et de Jean le Baptiste, nous prépare à «entendre et à voir» la Bonne Nouvelle, toujours au cœur de notre humanité. Là est l’espérance de notre foi qui agit.

Frère Michel Fontaine OP | Vendredi 12 décembre 2025


Mt 11, 2-11

En ce temps-là,
    Jean le Baptiste entendit parler, dans sa prison,
des œuvres réalisées par le Christ.
Il lui envoya ses disciples et, par eux,  lui demanda :
    « Es-tu celui qui doit venir,
ou devons-nous en attendre un autre ? »
    Jésus leur répondit :
« Allez annoncer à Jean
ce que vous entendez et voyez :
Les aveugles retrouvent la vue,
et les boiteux marchent,
les lépreux sont purifiés,
et les sourds entendent,
les morts ressuscitent,
et les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle.
    Heureux celui pour qui je ne suis pas une occasion de chute ! »

    Tandis que les envoyés de Jean s’en allaient,
Jésus se mit à dire aux foules à propos de Jean :
« Qu’êtes-vous allés regarder au désert ?
un roseau agité par le vent ?
    Alors, qu’êtes-vous donc allés voir ?
un homme habillé de façon raffinée ?
Mais ceux qui portent de tels vêtements
vivent dans les palais des rois.
    Alors, qu’êtes-vous allés voir ?
un prophète ?
Oui, je vous le dis, et bien plus qu’un prophète.
    C’est de lui qu’il est écrit :
Voici que j’envoie mon messager en avant de toi,
pour préparer le chemin devant toi.

    Amen, je vous le dis :
Parmi ceux qui sont nés d’une femme,
personne ne s’est levé de plus grand que Jean le Baptiste ;
et cependant le plus petit dans le royaume des Cieux
est plus grand que lui. »

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