Une authentique image de Jésus ?
Rome,
(APIC) Disparue depuis 1608, la précieuse relique du « voile de Véronique » a été retrouvée dans un couvent capucin des Abruzzes, en Italie centrale. C’est du moins ce qu’affirme l’historien de l’art Heinrich Pfeiffer.
Le jésuite, professeur à l’Université grégorienne de Rome, est depuis 13 ans sur la trace de ce petit bout de tissu de 17 sur 24 centimètres. Gardé dans un reliquaire dans l’église du couvent des capucins de Manoppello, ce voile porte l’image d’un homme barbu. Après divers examens, H. Pfeiffer est parvenu à la conclusion que cette image correspond exactement avec celle qui figure sur le célèbre suaire de Turin. Selon la théorie du jésuite, après avoir enveloppé le corps du Christ dans un linceul, comme le rapportent les évangiles, les disciples auraient déposé sur le visage un voile qui ne serait autre que le morceau d’étoffe conservé à Manoppello. Alors que le suaire de Turin porte une empreinte négative, le voile, posé par dessus, porte une image positive selon les règles de la photographie, explique le Père Pfeiffer.
Pendant plus de 400 ans et jusqu’en 1608, date de sa disparition, le « Voile de Véronique » était une des principales reliques devant laquelle venaient se recueillir les pèlerins à Rome. Lors de la reconstruction de la basilique, la chapelle dans laquelle cette relique était conservée fut détruite et le voile disparut. Dix ans plus tard le « Voile de Véronique » réapparut à Manoppello. Une femme l’avait vendu pour 400 écus à une famille noble qui en fit don aux capucins. Pourquoi l’Eglise se serait-elle alors tue et n’aurait-elle pas annoncé cette restitution ? Le Père Pfeiffer avance l’hypothèse de la crainte d’un autre vol. Au fil du temps, le souvenir de cette relique s’est alors presque totalement estompé.
Arrivé a Rome en 1204 après la 4e croisade
Le « Voile de Véronique » serait arrivé à Rome après la quatrième croisade en 1204. Il était conservé auparavant à Edesse, en Asie mineure, puis à Constantinople. Son nom de « Voile de Véronique » – sur lequel s’est greffé la légende de la sainte femme qui aurait essuyé le visage du Christ durant la passion – serait en fait une déformation de « vera icona » : image authentique. Un autre récit légendaire rapporte que le roi Abgar d’Edesse aurait demandé aux apôtres une image ressemblante de Jésus et qu’il aurait reçu ce voile.
Le Père Pfeiffer avait déjà publié une partie de ses résultats en 1991. Mais ni l’Eglise, ni les chercheurs n’y ont porté grande attention, déplore-t-il. Il faut dire que les hypothèses sur le « voile de Véronique » divergent. Pour l’historienne de l’art Jennifer Montagu, qui a publié sa recherche dans le bulletin des Musées du Vatican, le voile se trouve toujours au Vatican, dans un reliquaire du Bernin. D’autres se fient à l’histoire des papes de Pastor qui dit que le « Voile de Véronique » a été détruit lors du sac de Rome par les troupes de Charles Quint en 1527. Les sources de l’historien sont vagues et il se base sur le réécit d’un diplomate lui même basé sur des ouies-dires, relève Pfeiffer.
Quoiqu’il en soit, tant les capucins que les autorités régionales souhaitent tirer profit des recherches du Père Pfeiffer pour ressusciter la dévotion au « Voile de Véronique » et attirer les pèlerins dans leur région. Le Père Germano, supérieur du couvent de Manoppello, ainsi que le vice-président du gouvernement régional avaient fait le déplacement de Rome pour être au côté du Père Pfeiffer lors de sa conférence de presse. (apic/cic/mp)
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