Je suis «heureux d’être ici avec vous» et, en même temps, «soulagé de vous revoir», a déclaré le cardinal Pierbattista Pizzaballa, qui est arrivé dans la matinée du 19 décembre dans la paroisse de la Saint Famille à Gaza, a annoncé le patriarcat le même jour. Il est allé à la rencontre de la communauté et célébrera la messe de Noël à la paroisse.
«Cette visite, peut-on lire dans le communiqué, marque le début des célébrations de Noël au sein d’une communauté qui a traversé et continue de traverser des moments sombres et difficiles. Elle réaffirme le lien durable qui unit la paroisse de la Sainte-Famille, à Gaza, et le diocèse du Patriarcat latin de Jérusalem.»
Cette tradition de longue date, interrompue en 2023 pendant la première année de la guerre, a lieu le dernier dimanche qui précède Noël. «Je sais que la situation est difficile», a déclaré le cardinal, mais la réouverture de l’école et la reprise des activités sont «une petite lueur d’espoir». La messe solennelle traditionnelle sera célébrée le 20 décembre, avec pour thème central la reconstruction et la guérison des cœurs.
Transmettant les salutations non seulement de l’Église de la Ville Sainte, mais «du monde entier», le cardinal a souligné que partout «des groupes et des associations» sont «unis à vous en ce moment».
Dans l’après-midi, le patriarche s’est rendu à l’église grecque orthodoxe Saint-Porphyre, où il a rencontré le curé et les paroissiens. Il a ensuite rendu visite aux malades et leur a administré les sacrements, avant de conclure la journée par une messe à l’église de la Sainte-Famille. La célébration a été suivie d’une rencontre avec les membres de la communauté.
«Vous avez clairement montré ce que signifie rester ferme et constant dans la foi en cette période terrible», donnant «un merveilleux témoignage non seulement de résilience, mais aussi de foi et d’espoir pour de nombreuses personnes» à Gaza et dans le monde entier. Dans son discours, le cardinal Pizzaballa a admis que «nous ne pouvons pas oublier ce qui s’est passé». Le patriarche a également exhorté les fidèles à «regarder vers l’avenir» et à penser à la reconstruction des maisons, des écoles et de la vie de la communauté.
«C’est ici que se trouvent nos racines, a-t-il souligné, et c’est ici que nous resterons. Nous voulons être ici, de manière permanente, un point de référence. Dans cette mer de destruction, nous voulons être ceux qui regardent et montrent ce que signifie reconstruire. «Je veux pouvoir célébrer Noël ici avec vous, a lancé le cardinal, comme le veut la tradition. Tout comme nous étions ici pendant la guerre, nous voulons être ici encore plus pour cette fête qui est la source de notre foi et de notre vie».
«Vous avez utilisé le mot ›amour’ à plusieurs reprises», a-t-il déclaré en s’adressant aux paroissiens, «et seul l’amour peut construire. Les murs peuvent être reconstruits, et nous les reconstruirons, mais nous devons guérir nos cœurs» sans crainte, en allant de l’avant «forts et unis».
Cet appel à une tâche commune n’est pas réservé à l’Église latine, mais touche également les anglicans et les orthodoxes, qui «seront unis ici pour reconstruire la vie à Gaza». Le cardinal a enfin assuré qu’il comptait procéder à un baptême comme chaque fois qu’il se rendra sur place.
Depuis la Terre Sainte, les patriarches et les chefs des Églises de Jérusalem ont également lancé un appel urgent en faveur des enfants gravement malades de Gaza, demandant aux autorités israéliennes de leur accorder l’autorisation de se rendre dans la ville sainte pour y recevoir des traitements «qui ne sont disponibles que là-bas». Les patriarches et les chefs des Églises chrétiennes de Jérusalem ont notamment demandé que les enfants soient soignés à l’hôpital Augusta Victoria (voir encadré), à Jérusalem-Est.
Publiée le 17 décembre, la déclaration souligne la nécessité d’«autoriser les enfants de Gaza atteints de leucémie à se rendre à l’hôpital Augusta Victoria afin de recevoir des soins spécialisés qui ne sont disponibles que dans cet établissement». Les chefs religieux ont déclaré que l’établissement «est prêt à organiser non seulement le transport, mais aussi la prise en charge et le traitement complets de ces jeunes patients vulnérables, qui seront ensuite ramenés par l’hôpital à leur domicile à Gaza à la fin des soins».
L’appel est lancé «pour des raisons humanitaires», car des soins adéquats ne sont «pas disponibles» dans la bande de Gaza déchirée par le conflit. (cath.ch/asianews/com/bh)
L’hôpital Augusta Victoria de Jérusalem dépend de la Fédération luthérienne mondiale. Aujourd’hui, l’établissement prodigue des soins médicaux de pointe à tous les patients, sans distinction d’origines, de religion, de nationalité ou de sexe. Ses services comprennent un centre de cancérologie, une unité de dialyse et un centre pédiatrique. Le complexe comprend l’église de l’Ascension avec un clocher de 50 mètres de haut, un jardin d’enfants interconfessionnel et un centre de pèlerinage. Pendant la Première Guerre mondiale, il a servi d’hôpital militaire allemand/ottoman, puis de quartier général britannique et de siège du Haut-Commissaire britannique, avant d’être gravement endommagé lors de la guerre de 1967. BH
Bernard Hallet
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