Solstice d'hiver: Noël est inconcevable sans la symbolique de la lumière

Le 21 décembre marque le solstice d’hiver, le jour le plus court et la nuit la plus longue dans l’hémisphère nord: l’hiver commence dimanche. Un tournant qui est également célébré dans la symbolique lumineuse de Noël. Dès le 25 décembre, jour où l’on célèbre la naissance de Jésus, les jours allongeront à nouveau.

Avec Kath.ch

Ce dimanche, à 16h03 précisément, marque le début de l’hiver. Ce sera alors le jour le plus court et la nuit la plus longue de l’année dans l’hémisphère nord. Ce jour-là, le soleil atteindra son altitude la plus basse au nord de l’équateur. Dans le sud, l’été commence, avec le jour le plus long et la nuit la plus courte de l’année.

Contraste entre la lumière et l’obscurité

Le fait que le début de l’hiver tombe cette année le quatrième dimanche de l’Avent revêt une grande importance symbolique. C’est en effet à cette date que la quatrième et dernière bougie de la couronne de l’Avent est allumée, signe pour les chrétiens que la lumière va bientôt venir dans les ténèbres, comme l’annonce l’Évangile selon saint Jean. Pourtant, Noël, tout comme la fête juive de Hanoukka actuellement célébrée, est difficilement imaginable sans le contraste entre la nuit noire et la lueur des bougies et des étoiles.

Mythes et histoires

Depuis toujours, les hommes tentent d’interpréter et d’apprivoiser l’obscurité de la nuit à travers des mythes et des histoires. La nuit est la sœur obscure du jour, mystérieuse et puissante. Elle peut faire ressortir le meilleur et le pire chez l’être humain.

Elle peut également libérer des contraintes du jour. La nuit, les décisions mûrissent, car on peut dormir sur ses problèmes. La nuit est aussi une expérience limite: depuis toujours, lorsque l’obscurité tombe, les hommes sont envahis par un sentiment de malaise.

Le peuple qui vit dans l’obscurité

Dans la Bible et la tradition chrétienne également, la nuit joue un rôle particulier. Dieu se révèle sans cesse dans l’obscurité et le chaos. Dès le premier jour de la création – la terre était, comme le dit la Bible, «informe et vide, et les ténèbres couvraient l’abîme» –, Dieu créa la lumière et sépara le jour de la nuit.

C’est pendant la nuit que le peuple d’Israël a quitté l’Égypte pour retrouver sa liberté. «Le peuple qui marchait dans les ténèbres / voit une grande lumière», cette phrase du prophète Isaïe est également interprétée comme l’annonce de la naissance du Messie.

Lors de la mort de Jésus sur la croix, le ciel s’assombrit. La nuit de Pâques, on célèbre la résurrection. «Le milieu de la nuit est le commencement du jour», dit un ancien hymne chrétien de Pâques. On y chante le Christ comme une lumière qui brille dans les ténèbres les plus profondes et promet une nouvelle vie.

« Sol invictus »

L’hypothèse liée à l’histoire de la religion est plus connue. Dès le 4e siècle, les chrétiens ont repris la date du «Sol invictus» (soleil invaincu) des Romains pour donner un sens chrétien à cette fête païenne. La symbolique du soleil est ainsi transférée au Christ, «soleil de justice» illuminant le monde.

La croyance en la naissance du Christ à minuit ne repose sur aucun texte biblique, ni tradition dans l’Eglise. La messe de minuit tire ses origines d’un office de nuit de la Liturgie des heures. L’évangile de Luc fait référence à la nuit lors de la naissance du Christ, mais il n’est jamais question de «minuit».

A noter que dans la liturgie, tous les dimanches et d’autres fêtes chrétiennes importantes sont aussi célébrées la veille au soir. Noël, fêté déjà le soir du 24 décembre, n’échappe pas à cette règle.

Si le solstice d’hiver est fixé au 21 décembre, la durée de la nuit stagne durant quelques jours avant de diminuer, justement à partir du 25 décembre. Noël symbolise la victoire du Christ sur les ténèbres. (cath.ch/kath.ch/kna/bh)

Bernard Hallet

Portail catholique suisse

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