Entouré de 11.000 fidèles massés dans la basilique Saint-Pierre et sur le parvis, le pape a souhaité que l’amour de Dieu puisse « changer notre histoire ». Pour le premier Noël de son pontificat, le pape a célébré la traditionnelle messe de la nuit à 22h ce mercredi dans la basilique vaticane dont l’autel majeur était orné de gerbes de fleurs rouges.
Un peu avant la procession d’entrée, le pape est sorti en soutane blanche sur le parvis pour saluer les quelque 5.000 fidèles qui n’avaient pu entrer dans l’édifice faute de place, et qui devaient suivre la célébration devant les grands écrans postés à l’extérieur. Il a rendu hommage à leur « courage » et à leur désir de participer malgré le froid et la pluie qui se sont abattus sur Rome ces derniers jours. « Que Dieu vous protège et bénisse toutes vos familles », a-t-il souhaité.
Dans son homélie de la messe, Léon XIV a présenté la naissance du Christ – Dieu devenu homme, selon la foi catholique – comme la réponse aux peuples qui ont scruté le ciel pendant des millénaires, cherchant « la vérité qui manquait ici-bas » dans « des étoiles muettes ». L’Enfant Jésus est l’étoile « illuminant notre nuit de son salut » et offrant à l’humanité « une existence nouvelle et éternelle », a-t-il affirmé.
Commentant le sens de la crèche, le pape a souligné que « pour trouver le Sauveur, il ne faut pas regarder vers le haut, mais contempler vers le bas : la toute-puissance de Dieu resplendit dans l’impuissance d’un nouveau-né ». Dieu « a voulu se révéler à l’homme comme un homme » et ce faisant il souligne « la dignité infinie de toute personne », a-t-il poursuivi.
Pour le 267e pape, cela signifie qu’« il n’y a pas de place pour Dieu sur terre s’il n’y a pas de place pour l’homme ». A contrario, « là où il y a de la place pour l’homme, il y a de la place pour Dieu », a-t-il ajouté. « Ne pas accueillir l’un signifie ne pas accueillir l’autre », a insisté Léon XIV en estimant qu’« une étable peut devenir plus sacrée qu’un temple ».
L’amour proclamé à la Nativité « nous suffira-t-il pour changer notre histoire ? », s’est demandé le chef de l’Église catholique. Et de dénoncer au fil de son texte « la violence », « l’oppression », « une économie déréglée [qui] conduit à traiter les hommes comme de la marchandise » et la tentation de l’homme de « devenir Dieu pour dominer son prochain ».
Noël « n’est pas une solution à tous les problèmes, mais une histoire d’amour qui nous implique tous », a averti Léon XIV. En écho à ses premières paroles publiques après son élection, prônant la paix, le pape a évoqué les armées des anges « désarmées et désarmantes » qui chantent la gloire de Dieu à Bethléem.
Au fil de sa méditation, le pontife a cité ses prédécesseurs Benoît XVI et François, rappelant que ce dernier, un an plus tôt jour pour jour, ouvrait l’Année sainte 2025. « Maintenant que le Jubilé touche à sa fin, Noël est pour nous un temps de gratitude et de mission », a-t-il encouragé en incitant les catholiques à porter dans leur cœur « la foi, la charité et l’espérance ». Le pape conclura le jubilé le 6 janvier prochain, en clôturant la « porte sainte » de la basilique Saint-Pierre.
Le jour de Noël, Léon XIV célébre une messe à 10h dans la basilique Saint-Pierre. Puis il donnera la bénédiction « Urbi et Orbi » – à la ville et au monde – à midi depuis la loggia de la basilique vaticane. (cath.ch/imedia/ak/mp)
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