Ibrahima Cissé, pour cath.ch
La Guinée traverse une phase de profonde instabilité politique et sécuritaire à la suite d’une tentative de coup d’État qui aurait été signalée àquelques heures de l’élection présidentielle du 28 décembre 2025, censée clore la transition militaire ouverte par le coup d’État de septembre 2021 ayant renversé le régime civil du président Alpha Condé.
Aucune autre précision n’est donnée sur la nature exacte des risques sécuritaires évoqués, ni sur la durée du séjour de Mgr Vincent Coulibaly dans cette résidence provisoire. Mais ces «mesures de sécurité» seraient liées à la proximité de la nouvelle résidence présidentielle, récemment achevée dans le même quartier. Plusieurs voisins de la résidence présidentielle affirment avoir reçu des injonctions similaires, évoquant des pressions indirectes et des justifications sécuritaires floues. Le quartier de la Minière, autrefois paisible, devient une zone à accès restreint, quadrillée par des dispositifs de surveillance sophistiqués.
Derrière l’appel à la prière et à la paix, signé par Mgr François Sylla, archevêque coadjuteur, les observateurs mentionnent la relation délicate existant entre l’Église catholique et les autorités publiques.

«Nous remercions les autorités étatiques pour les dispositions qu’elles sont en train de prendre pour que les droits de l’archevêque à une résidence digne de ce nom soient respectés», déclaré Mgr François Sylla. Et de poursuivre: « (…) Soyons donc sans craintes, et apportons le message de paix, de consolation, d’unité que l’on peut témoigner par notre agir quotidien dans la promotion du bien commun».
Malgré ces assurances officielles, les Guinéens sont dans le doute, à travers les réseaux sociaux et la presse, voyant plutôt «un déménagement forcé» du chef de l’Eglise catholique de leur pays.
Selon le journal en ligne «Kouma média», le chef de l’Etat, le général Mamadi Doumbouya, redessinerait «la sécurité du quartier» où il est installé. Ceci, à quelques jours de l’élection présidentielle de ce dimanche 28 décembre, qui marque la fin d’une transition militaire, depuis le coup d’Etat de septembre 2021, qui l’a porté au pouvoir. «Le général Mamadi Doumbouya, chef de la junte et candidat à sa propre succession, semble avoir fait de la sécurité une obsession politique, au point de redessiner les contours résidentiels de Conakry — quitte à bousculer les équilibres civils et religieux», écrit le média citoyen. (cath.ch/ibc/be)
Jacques Berset
Portail catholique suisse
https://www.cath.ch/newsf/larcheveque-de-conakry-quitte-sa-residence-pour-raisons-de-securite/