Les titres «co-rédemptrice» et «médiatrice» ne seront plus utilisés dans les documents officiels ni dans la liturgie, a confirmé Mgr Gronchi. Cependant, s’ils sont utilisés dans la dévotion populaire, en comprenant leur signification, personne ne sera réprimandé pour cela, a certifié l’expert dans une interview accordée à la chaîne de télévision EWTN Noticias, relayée par Catholic News Agency (CNA-28 décembre 2025).
L’interview se référait à la publication, le 4 novembre dernier, de la note doctrinale Mère du peuple fidèle (Mater Populi fidelis). Le DDF, dirigé par le cardinal Víctor Fernández, affirme que l’utilisation du titre «co-rédemptrice» est «toujours inappropriée». Le texte encourage également une «prudence particulière» concernant le titre «médiatrice de toutes les grâces». Le document a suscité une controverse parmi les fidèles, en particulier parmi ceux qui utilisent ces termes au sein de l’Église catholique.
Mgr Gronchi a expliqué que «la question est ancienne, ce problème étant débattu depuis 1926. Nous l’avons étudié à plusieurs reprises, et le dicastère a reçu de nombreuses demandes de clarification concernant ces termes. Ces titres posent un problème. Ils risquent d’obscurcir, de ne pas expliquer clairement que la centralité du mystère pascal du salut réside en Jésus-Christ.» Pour le prélat italien, ces précisions ne signifient pas que ces termes étaient erronés, mais plutôt «que leur définition n’était pas encore mûre et claire».
Le consultant a rappelé que ces termes n’étaient pas opportuns, simplement parce que Marie participe à la rédemption, qu’elle y collabore, «mais pas de la même manière que Jésus». Mgr Gronchi a considéré que la Vierge était comme la lune qui reflète la lumière du soleil, symbole de Jésus. «Marie donne naissance à Jésus, mais sur la croix, c’est Jésus qui meurt, pas Marie. Marie participe avec son cœur, avec son affection, avec tout ce qu’elle est, mais il s’agit d’une participation que le document qualifie de ‘dispositive’, ce qui signifie que Marie nous dispose à recevoir la grâce du Christ, mais qu’elle n’est pas la source de la grâce, ni la médiatrice de toutes les grâces.»
Mater Populi fidelis a provoqué une vaste polémique dans le monde catholique. En a été témoin la page Facebook de cath.ch, qui a hébergé un grand nombre de commentaires, parfois indignés. Certains ont en effet vu dans la note doctrinale une façon de dévaloriser la Vierge, une forme de «soumission» au protestantisme, ou encore une attaque contre la place des femmes dans l’Église.
Sur EWTN, Mgr Gronchi a assuré que les gens ne devaient pas se sentir déconcertés par cette note. L’expert du DDF a ajouté: «Ils devraient prier Marie avec le saint rosaire. Le rosaire contient les mystères de la vie de Jésus; par conséquent, on prie Marie en méditant sur les mystères de la vie de Jésus. C’est la dévotion la plus simple, la plus populaire, celle qui mène au ciel. Les saints l’ont déjà dit, et nous prions Marie avec sérénité. Si nous le souhaitons, nous pouvons également utiliser la Litanie de Lorette, qui comporte de très beaux titres ; il n’est pas nécessaire d’ajouter quoi que ce soit d’autre.» (cath.ch/cna/arch/rz)
Raphaël Zbinden
Portail catholique suisse
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