La dignité bafouée d’une fillette de 11 ans
Rome, 27 juin 1999 (APIC) L’adoption transsexuelle est une insulte à l’institution de la famille, estime dans son édition de samedi le quotidien du Vatican « L’Osservatore Romano ». Le Vatican y dénonce en termes sévères la sentence d’un tribunal de Séville, au Sud de l’Espagne, disposant qu’une petite fille de 11 ans pouvait être confiée au « travesti » qui vivait maritalement avec son père. Une longue procédure juridique avait opposé le transsexuel aux grands-parents pour la garde de la fillette.
Jusqu’à la mort il y a deux ans et demi du père de la fillette, sa « compagne » Eva – née Alfredo, elle est toujours légalement considérée comme un homme – vivait avec lui dans une vie commune qu’elle a qualifiée de « maritale ». Le « travesti » a déclaré en effet que, se sentant « femme », il s’est toujours fait appeler « maman » par la fillette. Le transsexuel a déclaré qu’il était une « bonne mère et une catholique fervente » et qu’il allait continuer à envoyer sa fille adoptive dans une école catholique. La vraie mère de la fillette est morte quand la petite fille n’avait qu’un an, rapporte la BBC. Avant de décéder à son tour, son père a vécu en couple de nombreuses années avec « Eva ».
Dans « L’Osservatore Romano » de samedi, le Père Gino Concetti présente cette sentence comme « une grave violation qui répugne à la conscience ». Et d’affirmer que la dignité de cette petite fille a été bafouée du fait qu’on l’a privée de « la dimension de la parenté constituée par une mère et un père naturels et biologiques ».
Une bataille engagée dans de nombreux pays de l’Union Européenne
Le Père Concetti fait remarquer d’autre part que si cette sentence est la première du genre, la culture « qui l’a inspirée et qui la légitime » n’est en revanche pas une nouveauté. Depuis plus de dix ans, c’est une « bataille », estime-t-il, qui a été engagée dans de nombreux pays de l’Union Européenne, pour la reconnaissance juridique des homosexuels avec la possibilité pour eux de se voir confier des enfants et même d’en procréer, tandis qu’une résolution du Parlement Européen allait dans ce sens. Le pape est souvent intervenu contre les « unions » qui sont présentées aujourd’hui comme pouvant se substituer à la famille fondée sur le mariage, rappelle le théologien moral attitré de « L’Osservatore Romano ».
Eva, qui s’est toujours considérée comme une femme, entreprend actuellement les démarches pour changer de sexe et met de côté l’argent pour payer l’opération chirurgicale. Elle affirme que tout le monde dans son entourage connaît sa situation et qu’elle est acceptée par les gens et par les autres mamans des élèves de l’école que fréquente sa fille. Selon la BBC, les rapports psychiatriques commandés par les tribunaux constatent que la fillette est équilibrée et accepte qu’Eva soit sa mère. Malgré le changement accéléré que connaît la société espagnole, une telle décision est encore loin de faire l’unanimité. (apic/imed/bbc/be)
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