Togo: Le gouvernement intente un procès à Amnesty International
Lomé, 28 mai 1999 (APIC) Le Togo porte plainte contre Amnesty International (AI), pas du tout ’accord avec l’organisation de défense des droits de l’homme sur le dossier qui accuse le gouvernement d’avoir fait disparaître de nombreux opposants. Le secrétaire général d’AI, Pierre Sané, attendu au Togo le 20 mai dernier, a du reste été déclaré « persona non grata ». Et refoulé du pays.
Le gouvernement du Togo a chargé l’avocat français Me Jacques Vergès de porter plainte contre Amnesty International, pour les accusations formulées sur les massacres de centaines d’opposants par les forces de sécurité de Lomé, et contre les violations des droits de l’homme perpétrées par le gouvernement de Gnassingbé-Eyadema.
L’Organisation humanitaire a récemment présenté un dossier dans lequel elle accuse le gouvernement d’avoir fait disparaître de nombreux opposants, dont les corps, jetés ensuite à la mer, réapparaissaient quelque temps après sur les rivages. Le secrétaire général d’Amnesty International, Pierre Sané, qui devait arriver au Togo le 20 mai dernier, a été bloqué à la frontière. Sa présence a été déclarée « indésirable ».
Le Togo est tombé dans une profonde crise socio-politique au lendemain des élections présidentielles du 21 juin 1998, quand l’opposition a revendiqué la victoire de son candidat, Gilcrist Olympio, contre la réélection du général Eyadema. Aux élections législatives du 21 mars dernier, l’opposition ne s’est pas présentée. Cette dernière a organisé le « Journée du Togo mort », contre les abus du Président Gnassingbé Eyadema.
L’opposition avait alors demandé aux fonctionnaires, aux employés, aux commerçants, aux transporteurs de rester chez eux. Même si ce n’est pas la première fois que se déroulent des manifestations de ce genre, cette fois, l’adhésion a été beaucoup plus importante que les fois précédentes.
La « Journée du Togo mort » a été planifiée pour qu’elle coïncide avec la visite à Lomé de quatre « observateurs » étrangers chargés d’organiser un processus de dialogue entre les Togolais. Georg Reich pour l’Union Européenne, Bernard Stasi pour la France, Moustapha Niasse pour la région francophone, et Joachin Von Stul Pnagel pour l’Allemagne tentent en effet toujours une médiation pour permettre de sortir de la crise. (apic/fides/pr)
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