« Nous payons les faiblesses d’il y a huit ans »
Rome, 9 avril 1999 (APIC) « Nous payons aujourd’hui les hésitations et les faiblesses d’il y a huit ans, quand le monde occidental aurait dû montrer dans le passé plus de détermination face à ce qui arrivait dans la Yougoslavie en désagrégation ». C’est ce qu’affirme vendredi le cardinal Vinko Puljic, archevêque de Sarajevo en Bosnie, dans une interview accordée au quotidien italien catholique « Avvenire ».
L’archevêque de Sarajevo précise que « si ceux qui interviennent aujourd’hui au Kosovo avaient empêché sérieusement les auteurs de la guerre d’utiliser les armes en 1991, on ne se trouverait pas face à cette nouvelle tragédie. Et une nouvelle intervention armée n’aurait pas été nécessaire ».
Pour le cardinal Puljic, « il n’existe pas d’alternative au dialogue ». Quand un conflit ne se résout pas, et que les plus faibles en font les frais, il devient nécessaire, au nom de la justice, d’adopter des mesures draconiennes, de la même façon que, lorsque les médicaments ne suffisent plus face à une maladie, il faut l’intervention du chirurgien ». Ce qui ne signifie pas « qu’après l’opération qui extirpe la partie malade, on ne puisse pas encore recourir au dialogue ».
L’archevêque de Sarajevo se dit par ailleurs préoccupé du fait que la Bosnie reçoit un grand nombre de réfugiés qui se répandent à l’intérieur de la Fédération croato-musulmane comme de la République serbe de Bosnie. « Beaucoup sont des Serbes qui refusent de prendre les armes », affirme-t-il, en exprimant la crainte que ces arrivées en masse puissent constituer un élément déstabilisant dans le pays. (apic/imed/ba)
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