Amman: Le site du baptême du Christ en compétition entre la Jordanie et Israël
Rome/Amman, 2 mars 1999 (APIC) Les cérémonies agencées pour célébrer la fête du baptême du Christ, le 7 janvier de l’an 2000, auront lieu à Wadi Kharrara en Jordanie. Un porte-parole de la nonciature d’Amman l’a confirmé au correspondant d’APIC au Vatican. Jusqu’à présent, on situait habituellement l’endroit du baptême de Jésus par Jean-Baptiste sur la rive ouest du Jourdain, un territoire actuellement occupé par Israël.
Le lieu choisi se trouve dans une zone interdite par les autorités jordaniennes jusqu’à la conclusion d’un traité de paix entre Israël et la Jordanie. Mais pour des raisons de prestige et sans doute touristiques, Israël est prêt également à rouvrir aux pèlerins « son » site du baptême du Christ au bord du Jourdain. En août 98, le ministre du Tourisme israélien, Moshe Katzav, l’avait clairement indiqué en affirmant qu’il n’y avait plus de raisons de sécurité qui empêchaient l’accès à la rive ouest du Jourdain, près de Jéricho. Il avait ajouté : « les relations pacifiques avec la Jordanie et les négociations avec les Palestiniens autorisent l’espoir de voir rouvrir ce site occupé depuis la guerre des six jours en 1967 et transformé en zone militaire protégée par des champs de mines ».
Durant les 30 dernières années, le site où Jean-Baptiste aurait baptisé Jésus n’a été accessible que trois jours par an pour permettre aux pèlerins chrétiens de s’y rendre.
Du côté jordanien on a commencé à construire un centre d’accueil pour les pèlerins en affirmant que les fidèles de tous les rites catholiques pourront se rendre en procession sur l’endroit « jordanien » où Jésus a été baptisé. On invoque aussi la Bible pour cette localisation: « Jean le Baptiste baptisait à Béthanie, sur l’autre côté du Jourdain », a déclaré, entre autres, un religieux vivant à Jérusalem. Il ne s’agit pas de considérations politiques, a-t-il ajouté. Du reste, des vestiges chrétiens de l’Eglise primitive ont été retrouvés sur le site jordanien de Wadi Kharrara.
Entre-temps, des travaux préparatoires ont commencé sur le côté jordanien en vue de l’arrivée des pèlerins. La région, jusque là interdite, sera débarrassée de ses mines et une route d’accès sera construite.
Des observateurs estiment que cette compétition entre Israël et la Jordanie a un aspect très intéressé sur le plan touristique. Israël a tout à craindre que les pèlerins préfèrent passer par Amman et la Jordanie pour laquelle les vols internationaux sont meilleur marché. (apic/cic/ba)
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