« Je reste pantois devant ce manque d’honnêtetéé intellectuelle »
Namur/Louvain-la-Neuve, 10 février 1999 (APIC) L’abbé Gabriel Ringlet, vice-recteur de l’Université catholique de Louvain (UCL), croit à la résurrection après la mort. Il s’insurge contre le faux procès que lui fait Mgr André-Mutien Léonard, évêque de Namur. Ce dernier se dit déconcerté d’entendre de la bouche d’un prêtre que « l’enfer, le purgatoire et le paradis sont des catégories inventées pour maintenir les gens dans la peur, voire de pure inventions médiévales ».
Le vice-recteur de l’UCL « avoue rester pantois devant un manque d’honnêteté intellectuelle que je ne croyais pas possible sous une plume épiscopale ».
L’article signé par Mgr Léonard le 26 janvier dans le quotidien « Vers l’Avernir » a été publié dans la rubrique mensuelle « Visite pastorale à domicile » que l’édition namuroise du journal réserve à l’évêque de Namur. Il avait pour titre « Je crois à la résurrection de la chair, à la vie éternelle ». L’évêque y revenait sur « certains points de la foi », qu’il jugeait « mis encause par les propos télévisés d’un adepte bien connu d’un Evangile nouveau, celui d’un libre penseur ». « Pour l’honneur des simples croyants », Mgr Léonard tenait, écrivait-il, à « redire modestement la solide vérité de l’Evangile en prenant ses distances par rapport à des propos sur la résurrection qu’il qualifiait de « pirouette académique » faisant injure à la destinée humaine et aux plus petits. « C’est se moquer des gens, à commencer par les plus pauvres, que de soutenir que la résurrection n’est pas pour l’au-delà, mais doit se produire entièrement en cette vie ».
Bien que le nom du vice-recteur de l’UCL n’ait pas été cité par Mgr Léonard, l’ouvrage « L’Evangile d’un libre penseur » et son auteur étaient identifiables à la lecture de l’article du 26 janvier.
C’est aussi la lecture que l’abbé Ringlet a faite de ce texte. Dans son « droit de réponse » qu’il propose à son tour pour « l’honneur des croyants », il réagit : « L’évêque de Namur s’en prend à ma personne avec une rare violence, laissant entendre en termes à peine voilés que je dois tirer ’les conséquences logiques’ de mes propos ».
Refusant de s’engager sur le chemin de « disputes lamentables », l’abbé Ringlet tient simplement à préciser, à l’intention des « dizaines de milliers de lecteurs et d’auditeurs » qui lui font confiance, que toutes les citations évoquées par l’évêque de Namur ont été sorties de leur contexte et complètement détournées de leur sens initial. « Pire, écrit le vice-recteur de l’UCL, certaines phrases coupées en plein milieu, avec ou sans guillemets, et présentées de manière tronquée, disent exactement le contraire de ma pensée ».
Le mystique suisse Maurice Zundel
Gabriel Ringlet s’en tient à un seul exemple « que chacun pourra vérifier », précise-t-il: « J’ai dit, c’est vrai, dans la foulée du grand mystique suisse Maurice Zundel: « Si nous ne sommes pas vivants au moment de notre mort, nous ne le serons jamais ». Je n’ai jamais dit, jamais écrit que la résurrection était « tout entière contenue dans l’en-deça de notre mort ». Qu’on s’en réfère aux nombreux articles, entretiens, ainsi qu’aux pages 86 à 96 de mon livre « Un peu de mort sur le visage » où j’évoque, on ne peut plus explicitement, la résurrection de la chair et la vie éternelle ».
Le vice-recteur conclut en remerciant toutes les personnes qui, chaque jour, lui manifestent leur solidarité et leur encouragement, à commencer, dit-il, par les plus petits et les simples croyants. « Qu’ils se rassurent, écrit-il en évoquant ce que des Erasme, Thomas More, Sullivan et tant d’autres témoins d’aujourd’hui lui soufflent à l’oreille: « On peut penser libre et être chrétien ». (apic/cip/ba)
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