Russie: Quatre religions de Russie s’unissent pour former un Conseil permanent
Protestants et catholiques exclus
Moscou, 22 janvier 1999 (APIC) Quatre confessions religieuses de Russie, se sont unies pour former un Conseil permanent. Des responsables des religions traditionnelles de la Russie – orthodoxie, islam, judaïsme et bouddhisme – ont annoncé qu’ils allaient mettre en place un organisme consultatif permanent. Catholiques et protestants sont pour l’heure exclus de ce processus. Du moins dans l’immédiat, le Conseil ne comprendra pas d’autres communautés religieuses chrétiennes et minoritaires, même si les organisateurs ont ajouté que le Conseil sera plus tard ouvert à d’autres religions.
La Russie compte de nombreux groupes religieux non orthodoxes importants, entre autres des Eglises catholiques et protestantes, qui ont connu une croissance rapide depuis la chute du communisme.
Le patriarcat de Moscou de l’Eglise orthodoxe a annoncé publiquement que la nouvelle organisation encouragera le dialogue et la coopération entre les principales religions de Russie dont les liens « remontent à la période soviétique ». Le Conseil débattra des « problèmes actuels de la société russe » et témoignera de leurs valeurs partagées « auprès des autorités et de la population ».
« Il est prévu que le Conseil sera ouvert à l’avenir à d’autres associations religieuses traditionnellement présentes en Russie », indique la déclaration orthodoxe. Le Conseil devrait aussi s’implanter dans d’autres pays de l’ancienne Union soviétique et établir des relations avec des organisations religieuses étrangères.
Contactés par l’Agence œcuménique ENI, des représentants de haut niveau des Eglises catholique romaine et baptiste de Russie ont déclaré ne rien savoir de ce projet.
Selon le pasteur Yuri Sipko, vice-président de l’Union des baptistes chrétiens évangéliques de Russie, ce nouveau Conseil pourrait se développer dans deux directions. S’il suit ses objectifs et accepte d’autres religions, a-t-il dit, ce sera un élément « positif » dans la vie russe, qui permettra de « désamorcer les tensions entre confessions ».
Craintes
« Mais si le but est de dire: ’nous sommes les grands maîtres ici, et nous devons nous unir pour exclure les autres’, alors ce serait dangereux », a-t-il ajouté. « Il deviendrait une sorte de Politburo (instance dirigeante de l’ancien parti communiste soviétique) religieux. »
Ravil Gainutdin, musulman et président du Conseil des muftis de Russie, a expliqué que l’idée d’un Conseil interreligieux est née lors d’une réunion tenue en septembre 1998 avec le patriarche Alexis II, primat de l’Eglise orthodoxe russe.
Le 23 décembre, le métropolite Kirill de Smolensk et Kaliningrad, responsable des relations extérieures du patriarcat de Moscou, accueillait les responsables des communautés musulmane, juive et bouddhiste de la Russie, et c’est durant cette réunion qu’ils ont décidé de mettre en place la nouvelle organisation.
Selon Ravil Gainutdin, il fallait donner aux responsables religieux de la Russie un forum permanent de consultation. « Nous devons nous réunir sur une base régulière, non seulement de temps en temps à l’occasion de fêtes ». Le Conseil devrait être « en partie politique » car l’une de ses tâches sera d’exercer des pressions concernant les lois qui touchent les intérêts et les biens des groupes religieux. (apic/eni/pr)
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