« En dénonçant l’amalgame, les Témoins de Jéhovah ont raison en ce sens que beaucoup de groupes sont appelés sectes à tort », a répondu au correspondant de l’APIC à Paris Mgr Vernette . Le rapport de la Commission parlementaire sur les sectes dénombraient 172 sectes : 24 de ces groupes ont fait appel à la justice et ont parfois obtenu gain de cause. De même, le « Dico de sectes » des éditions « Milan » classe parmi celles-ci des mouvements charismatiques reconnus par l’Eglise tels l’Opus Dei et les Focolari. Ce n’est pas sérieux : Chiara Lubich ne s’est-elle pas vue décerner récemment le prix des droits de l’homme par la Commission européenne ? L’information sur les sectes est monopolisée par l’Etat et quelques groupes de lutte anti-sectes. Les chercheurs universitaires et les personnes mandatées par les Eglises sont tenus à l’écart. C’est regrettable, déplore le responsable épiscopal. En outre le refus d’alléger les charges fiscales relatives aux lieux de culte des Témoins de Jéhovah au prétexte qu’il ne s’agit pas de « vrais lieux de cultes », est une aberration.
Le Père Vernette tient cependant à rappeler que les Témoins de Jéhovah ne sont pas chrétiens, ni reconnus comme tels ni par l’Eglise catholique, ni par le Conseil oecuménique des Eglises (COE). Ils rejettent deux points de doctrine fondamentaux : la divinité de Jésus et la Trinité.
Sociologiquement parlant, c’est une secte par l’esprit de séparation du monde (refus du service militaire, de la transfusion sanguine). Celui ou celle qui fait un bout de chemin en leur compagnie va se trouver pris en charge de manière tellement serrée que la chaleur fraternelle tournera vite en pression aliénante.
Pour Mgr Vernette, il reste à préciser que les Témoins de Jéhovah sont en train d’évoluer tout doucement et de passer insensiblement du stade de secte à celui de dénomination, selon la hiérarchie classique entre secte, dénomination, confession et Eglise. « Plutôt que de les condamner brutalement, au risque de les renfermer dans leur coquille, il faut les encourager à faire ce passage, à évoluer positivement. Notre objectif n’est pas de casser des sectes mais de favoriser la paix sociale », conclut le responsable du Secrétariat épiscopal sur les sectes. (apic/jcn/mp)
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