Fribourg, 15janvier(APIC) Félicité et Daniel Gehring habitent Lausanne.
Après avoir exercé pendant quelque temps son métier d’architecte, Daniel,
pour mieux répondre à l’appel du Seigneur, a commencé des études qui le
préparent à devenir pasteur. Il a épousé Félicité, qui est catholique, il y
a cinq ans. Aujourd’hui ils ont trois enfants. Le couple appartient à une
fraternité CANA. Félicité et Daniel confient à l’agence APIC leurs impressions sur la session CANA qu’ils ont vécue, leur cheminement, leur expérience de couple au-delà des barrières confessionnelles.
APIC : Quel a été votre premier contact avec CANA ?
F. et D. : « A l’époque nous connaissions déjà les charismatiques. Mais
c’est en été 1988 qu’à l’invitation de quelques amis nous avons participé à
une session CANA : pour la première fois nous avions un contact direct avec
une activité de la communauté. Nous avions besoin de faire le point sur ce
que nous vivions, contrairement à d’autres qui venaient là avec une volonté
délibérée de résoudre un problème bien particulier, une situation difficile. La session nous a permis de réaliser qu’il y avait des questions à
régler dans notre couple. Nous allions là-bas sans grande attente. Nous savions que ça nous ferait du bien, mais nous avons reçu beaucoup plus que ce
que nous espérions ».
« Nous avons été très touchés par la communauté du Chemin Neuf, par sa
disponibilité à l’écoute de l’Esprit-Saint, sa souplesse, son ouverture et
son esprit. Nous avons vécu quelque chose de fantastique ».
APIC : La fraternité CANA répond-elle à vos attentes ?
D: : « Oui. La fraternité nous offre ce que nous ne trouvons pas ailleurs :
elle permet à notre couple de se retrouver et nous donne les moyens de nous
rencontrer. Chacun avec sa diversité et ses attentes arrive à recevoir
quelque chose. Il règne dans la fraternité un climat de simplicité et de
vie fraternelle qui imprègne les relations familiales et nous aide à partager nos difficultés pour mieux les résoudre ».
F. : « Dans la fraternité une place est faite à la famille. Nos enfants ont
besoin du climat de la fraternité pour vivre la messe : ils se sentent
bien. Dans ce lieu la famille a une place en Eglise, ce qui n’est pas le
cas ailleurs ».
APIC : CANA, si elle est une communauté catholique, a une vocation oecuménique. Quel impact a-t-elle sur les Eglises réformées ?
D: : « Le Renouveau charismatique a marqué les Eglises réformées, qui ont
plus de peine à l’intégrer que l’Eglise catholique : ce phénomène est propre à la sensibilité protestante. Je crois que le Renouveau a dépassé toutes les barrières confessionnelles, parce qu’il vient de l’Esprit-Saint. Il
a plus touché les Eglises évangéliques que réformées et c’est peut-être
dans les structures de l’Eglises réformée officielle qu’il a eu le plus de
peine à pénétrer. Par Renouveau on entend trop souvent « Renouveau charismatique catholique » alors que ce mouvement a touché les Eglises de la Réforme.
Des pasteurs, des Eglises évangéliques s’affichent charismatiques. Au
début il y avait de nombreux contacts; depuis quelques années l’élan s’est
ralenti, les positions sont plus marquées : il y a un Renouveau catholique,
évangélique et réformé. Les choses se sont un peu figées et c’est dommage :
l’occasion était offerte de dépasser les barrières confessionnelles. Je
suis optimiste, cer des choses se vivent en profondeur : CANA est un lieu
où il est possible de dépasser ces barrières ».
APIC : Comment voyez-vous l’avenir ?
D. : « Pour moi ce qui se vit à CANA, ce type de vie communautaire est fondamental pour l’Eglise. La vie de paroisse traditionnelle a beaucoup de
peine à se maintenir telle qu’elle est. Je crois beaucoup plus à l’avenir
de ce genre de communautés parce que les gens ne vivent plus leur vie de
foi, leur vie ecclésiale en un lieu géographique donné, mais s’attachent
plutôt à une communauté, à un groupement ». (apic/cor)
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