Rome: Forum de théologiens pour marquer le 50e anniversaire du dogme de l’Assomption
Rome, 1er novembre 2000 (APIC) Il y a 50 ans, le 1er novembre 1950, Pie XII proclamait solennellement l’Assomption de la Vierge Marie au Ciel avec son corps et son âme. En souvenir de cet événement, le 1er Forum International de Mariologie vient d’être inauguré à Rome avec la présence de théologiens du monde entier qui répondront pendant deux jours à quelques unes des questions les plus intéressantes posées par ce dogme.
Comment l’Eglise catholique a-t-elle été amenée à prononcer ce dogme? Comment la théologie d’après le Concile Vatican II a-t-elle vu ce dogme? Quelle signification a-t-il pour la culture contemporaine? Quelle répercussion peut-il avoir dans la recherche du sens de la souffrance humaine? Des questions auxquelles non seulement des théologiens catholiques mais aussi d’autres confessions chrétiennes tenteront de répondre.
La rencontre est organisée par l’Académie pontificale mariale internationale et par la Faculté pontificale de théologie « Marianum » de Rome. Une organisation de théologiens catholique-luthérienne (le Groupe de Dombes) ainsi que des représentants orthodoxes et anglicans, y participent.
La position orthodoxe
Dans des déclarations accordées à « Radio Vatican », le vicaire général de l’Eglise orthodoxe roumaine, Juvenalie Jonascu, explique: « Je suis convaincu qu’un Forum œcuménique de ce style constitue un élan très important pour un rapprochement entre les Eglises, et qu’il montre que l’Eglise catholique est particulièrement disposée à promouvoir ce rapprochement. L’Eglise orthodoxe se laisse impliquer car elle souhaite se rapprocher de ses frères. L’Eglise orthodoxe honore, vénère Marie, tout comme l’Eglise catholique. Cependant, en ce qui concerne l’Assomption, comme le rappelle explicitement les Ecritures, elle considère qu’il ne s’agit pas d’un dogme mais d’une donnée de foi. Tout le monde témoigne du fait que la Mère de Dieu a été élevée au Ciel ».
Le responsable orthodoxe déclare par ailleurs: « Pour nous, la Mère de Dieu est la reine et en même temps l’humble servante qui a su se rapprocher de Dieu. Elle est le moyen que Dieu a utilisé pour assumer notre substance et vivre notre expérience, pour nous donner la possibilité de nous diviniser ».
Une voix protestante
Le Pasteur Renzo Bertalot, théologien de l’Eglise évangélique vaudoise, confession chrétienne apparue au XIIe siècle, avant Luther, à Lyon, en France, et qui s’est ensuite ralliée à la Réforme, a quant à lui déclaré: « Dans le passé les catholiques et les protestants étaient opposés, en ce qui concerne la figure de Marie. Avec le développement du mouvement œcuménique, en particulier depuis le Concile Vatican II, on a tenté de soumettre toutes les questions à un dialogue. Le thème de Marie n’est certes pas le plus facile mais le dialogue a été ouvert. Le Groupe de Dombes a insisté sur le fait que Marie a sans aucun doute été un motif d’opposition mais jamais de séparation ou de division entre les chrétiens ».
Selon le théologien vaudois Bertalot, à propos du dogme de l’Assomption, « si l’on prend comme point de départ l’expression `pleine de grâce’ et que l’on considère seulement `grâce’, alors c’est Dieu qui prend l’initiative. Nous pouvons dans ce cas tenter un cheminement commun entre catholiques et protestants. Les dogmes sur Marie peuvent être lus de cette manière. Le point de départ est donc l’initiative inconditionnelle de la Grâce de Dieu qui entre dans notre histoire humaine et qui devient ainsi témoignage, prédication ».
« Il est clair que orthodoxes, catholiques et protestants ont des difficultés avec le langage avec lequel ils expriment ce dogme, relève Renzo Bertalot. Mais si nous allons au-delà de la forme, jusqu’à la substance, qui est l’unité dans le Christ, le témoignage du Royaume de Dieu, le fait que nous soyons en Dieu, alors on peut donner un élan nouveau qui n’est plus un élan de séparation mais un élan de communion réciproque dans l’unité et la diversité ». (apic/zn/pr)
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