Congo-Brazzaville: Malgré les séquelles de deux guerres, relance des activités agricoles
Rome, 13 novembre 2000 (APIC) Malgré les graves séquelles de deux guerres successives en1997 et 1998, les paysans du Congo-Brazzaville n’ont pas baissé les bras, souligne l’agence Fides, dans son tour du monde agricole. L’agence vaticane souligne les effets des Caritas diocésaines, et les projets du Service jésuite des réfugiés et du programme alimentaire mondial.
Après la guerre de décembre 1998, la population rurale n’est plus que de 20%, selon Aimé Placide Milongo, ingénieur de développement rural et assistant technique permanent à Caritas-Congo. Les guerres ont vidé les campagnes des bras valides. Surtout dans les régions du Pool, Niari, Bouenza et Lékoumou. Des jeunes de 15 à 35 ans ont été assassinés durant la guerre de décembre 1998-1999, surtout dans la région du Pool. Ces 4 régions ont aussi été les plus touchées par la guerre de décembre 1998.
Certains habitants se sont réfugiés dans les forêts. D’autres ont choisi les grandes agglomérations de Brazzaville et de Pointe-Noire, pour se mettre à l’abri. Leurs champs ont été dévastés par les belligérants. Les maisons ont été pillées et détruites.
C’est pourquoi le Service jésuite des réfugiés (Jesuit Refugees service, JRS) a lancé, le 1er octobre dernier, un projet d’assistance à la population rurale de Kibouende, dans le diocèse de Kinkala (Région du Pool), à 90 km au Sud de Brazzaville. Ce sont 250 familles environ et 50 personnes vulnérables qui ont bénéficier du projet.
Aider les gens à se réinstaller
Le Père Patrice Batantou, directeur du projet, veut aider les populations qui reviennent des forêts à se réinstaller, et à réorganiser leur vie. « Nous veillerons à fournir des tôles et des outils de construction ». Kibouende qui comptait, avant la guerre de 1998, 12’000 habitants n’en a plus que 3’000.
Les pistes agricoles et les ponts ont été réduits à néant dans la plupart des régions sinistrées. Le chemin de fer Congo-Océan n’a été rouvert que le 14 août 2000. Et à l’heure actuelle, le train de marchandises ne suffit pas à acheminer vers Brazzaville toute la production agricole des régions au sud de la capitale.
Le Programme alimentaire mondial (PAM) a mis en place, en partenariat avec les Caritas Kinkala, Nkayi et Brazzaville, des projets « Nourriture contre travail », « Food for work ». L’association catholique américaine « Catholic Relief Service » (CRS) a distribué récemment à Brazzaville des houes, des machettes et des semences, pour les personnes sinistrées afin de leur permettre de reprendre les activités maraîchères.
Situation catastrophique
« Avec la désorganisation des cycles de production et l’arrivée de la saison des pluies, la situation des paysans congolais est catastrophique », affirme Aimé Placide Milongo. « C’est ainsi qu’avec la FAO, nous procédons à la distribution de semences, du matériel aratoire dans les diocèses de Nkayi, Kinkala et Brazzaville. Nos programmes s’étendent aussi dans les diocèses d’Owando et Ouesso ».
Caritas-Kinkala vient pour sa part de lancer un plan d’action pour le développement du diocèse qui s’étendra sur trois ans, de 2001 à 2003, pour un coût global de 3’670’137’500 F CFA. Avant 1998, ce diocèse possédait une unité de décorticage de riz paddy. Caritas Kinkala entend maintenant vulgariser la culture du riz paddy et relancer le palmier à huile. Dans les districts de Vinza et de Kimba, de la région du Pool, l’insécurité persiste et il est encore difficile d’aller aux champs. (apic/zenit/vb/mjp)
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