Belgique: La tradition du «Te Deum royal» remise en cause

Le dernier « Te Deum » du siècle pour fêter le roi

Bruxelles, 15 novembre 2000 (APIC) Les représentants du gouvernement en Belgique continueront-ils à participer aux liturgies catholiques au cours desquelles, deux fois par an, un « Te Deum » est chanté en action de grâce pour le roi? La tradition est de plus en plus remise en cause. Mais en l’absence de toute alternative, les évêques se gardent de prendre une initiative. Le cardinal Danneels a sans doute présidé, en la basilique de Koekelberg, le dernier « Te Deum » du siècle chanté pour la fête du roi.

Pourquoi, dans un Etat dont la Constitution garantit depuis 1830 la liberté de pensée et de culte, les représentants de la nation seraient-ils tenus de participer à une cérémonie officielle purement religieuse, et même organisée par la seule Eglise catholique? Le problème du « Te Deum » se repose, d’année en année pour la fête nationale du 21 juillet, et pour la fête du roi, le 15 novembre, où le pays célèbre la Saint-Léopold depuis 1886, c’est-à-dire depuis l’avènement de Léopold II.

La question est d’autant plus volontiers soulevée dans les rangs du gouvernement que la majorité arc-en-ciel ne comporte plus de ministre du Parti Social-Chrétien ni de son homologue flamand. Le problème est parfois rapproché d’un autre, posé par la présence traditionnelle du cardinal-archevêque de Malines-Bruxelles aux premiers rangs dans l’ordre protocolaire dans les cérémonies officielles, juste après la famille royale.

Droit de préséance

Les deux questions sont toutefois de nature différente, comme l’a déjà laissé entendre le cardinal Godfried Danneels. Sa première réaction devant des journalistes qui l’interrogeaient n’a pas été de revendiquer une préséance dans un possible remaniement de l’ordre protocolaire hérité de la tradition. Mais la préséance étant attribuée, non pas à l’archevêque, mais à des cardinaux, la question protocolaire mériterait à tout le moins d’être tranchée en concertation avec le Saint-Siège.

Pour le « Te Deum », c’est également d’une longue tradition dont il faut parler, et non d’un principe constitutionnel ou d’une obligation légale. C’est en fait la hiérarchie catholique qui a pris au départ l’initiative d’inviter les autorités du Royaume à se joindre aux célébrations liturgiques, spécialement organisées à l’occasion de la fête nationale et de la fête du roi.

Ce 15 novembre, le cardinal Danneels a présidé, en la basilique de Koekelberg, le dernier « Te Deum » du siècle chanté pour la fête du roi, en présence des représentants du gouvernement et de la famille royale. En l’absence de toute décision politique nouvelle, nul n’est en mesure de prédire si cette tradition se prolongera ou non au XXIe siècle. (apic/cip/vb)

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