Rome: Un patriarche oriental à la tête de la Congrégation pour les Eglises orientales
Rome, 28 novembre 2000 (APIC) Jean-Paul II a nommé pour la première fois le 25 novembre un patriarche oriental à la tête de la Congrégation pour les Eglises orientales. A 70 ans, Ignace Moussa I. Daoud, patriarche d’Antioche des Syriens, succédera au cardinal italien Achille Silvestrini, qui quitte son poste à 77 ans.
Cette nomination est présentée par beaucoup comme la volonté de Jean-Paul II de valoriser les Eglises orientales Ignace Moussa I. Daoud est en effet l’un des six patriarches catholiques du Moyen-Orient à la tête d’Eglises qui, bien que rattachées à Rome, ont une liturgie propre et des structures ecclésiales autonomes.
Ignace Moussa I. Daoud n’est toutefois par le premier Syrien à être choisi pour ce poste. En 1961 en effet, Jean XXIII y avait nommé Mgr Gabriel-Acace Coussa, Syrien de rite grec-melkite, né à Alep. Le pape l’avait alors lui-même sacré évêque, avant de le créer cardinal l’année suivante. Le cardinal Coussa est mort prématurément quelques mois plus tard. Ignace Moussa I. Daoud est né en Syrie le 18 septembre 1930. Il parle arabe, mais aussi français et italien. Ordonné prêtre le 17 octobre 1954, il a poursuivi ses études à Rome, où il a obtenu en 1964 une licence en droit canonique à l’Université pontificale du Latran. Le 2 juillet 1977, il a été élu évêque du Caire en Egypte, élection approuvée le 22 juillet suivant par le pape.
Le 6 juillet 1994, l’évêque a été promu à la tête de l’archiéparchie de Homs en Syrie, et a quitté l’Egypte. Quatre ans plus tard, le 13 octobre 1998, il a été élu patriarche d’Antioche des Syriens catholiques. Ayant obtenu la communion ecclésiale de la part du pape le 20 octobre 1998, il fut consacré et intronisé patriarche le 25 octobre 1998. Deux mois plus tard, il faisait sa première visite à Rome.
L’un des prochains cardinaux créés par Jean Paul II
Il a aussi été consulteur de la Commission pontificale pour la révision du Code de droit canonique des Eglises orientales, et il est membre de la Congrégation pour la Doctrine de la foi. Comme préfet de la Congrégation des Eglises orientales, il fera par ailleurs partie des prochains cardinaux créés par Jean-Paul II, devenant ainsi le second patriarche oriental du Collège des cardinaux, avec celui des Maronites, le cardinal Nasrallah Pierre Sfeir, âgé aujourd’hui de 80 ans, qui réside également au Liban.
Présent à Rome quelques jours avant sa nomination, dans le cadre du jubilé de l’Eglise syro-antiochienne, Ignace Moussa I. Daoud s’est entretenu avec Jean-Paul II le 23 novembre, avant que les 200 pèlerins de son patriarchat ne soient également reçus en audience par le pape. Les fidèles de l’Eglise syro-antiochienne – plus de 130 000 – vivent pour la plupart en Iraq, en Syrie et au Liban, où se trouve depuis 1920 le siège du patriarche, à Beyrouth. Quelque 50 000 d’entre eux se trouvent également dans la diaspora, essentiellement aux Etats-Unis. Leur Eglise a pris naissance en 1782, lorsque le patriarche de l’Eglise syrienne orthodoxe s’est déclaré catholique.
Préparation des voyages du pape en Ukraine et en Syrie
Le cardinal Achille Silvestrini demissionnaire était depuis 1991 à la tête de la Congrégation pour les Eglises orientales et quitte son poste à l’âge de 77 ans. Né en 1923, il a étudié le droit canonique avant de suivre la formation des nonces à l’Académie ecclésiastique. Bras droit du cardinal Agostino Casaroli, lorsque celui-ci était Secrétaire d’Etat du Saint-Siège, il a été Secrétaire du Conseil des Affaires publiques de l¹Eglise – devenu depuis la Section pour les Affaires étrangères de la Secrétairerie d’Etat – de 1979 à 1988. Nommé ensuite préfet du tribunal de la Signature Apostolique, il a été créé cardinal par Jean-Paul II le 28 juin 1988. Trois ans plus tard, il était nommé préfet de la Congrégation pour les Eglises orientales. Il a préparé le premier voyage du pape dans un pays orthodoxe, en Roumanie en mai 1999, et son pèlerinage en Terre Sainte en mars 2000.
Ignace Moussa I. Daoud quant à lui aura la charge de la visite du pape en Ukraine, annoncée pour le mois de juin 2001, et de son voyage en Syrie, envisagé pour le début du mois de mai prochain, dans le cadre d’un pèlerinage sur les pas de Saint Paul. Un pèlerinage qui pourrait comprendre une étape à Malte, une autre en Grèce si l’Eglise grecque orthodoxe est prête à accueillir Jean-Paul II, et peut-être également un arrêt à Ephèse en Turquie. (apic/imed/mjp)
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