Symbole de la résistance à l’occupation de l’Est de la RDC

Congo: La mort de Mgr Emmanuel Kataliko suscite émotions et troubles sanglants au Kivu

Kinshasa/Bukavu, 5 octobre 2000 (APIC) La mort subite dans le nuit de mercredi dans une clinique italienne de Mgr Emmanuel Kataliko suscite émotions et troubles sanglants au Kivu, à l’Est du Congo. L’archevêque de Bukavu, déporté par les rebelles du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD-Goma) qui combattent pour le compte du Rwanda, sera rapatrié dimanche dans son pays natal. Jeudi, la population de Bukavu s’est rendue dans les églises de toutes confessions religieuses pour commémorer l’archevêque regretté. La veille, l’annonce de sa mort a provoqué une émeute réprimée dans le sang à Bukavu.

Mercredi matin, dès que Bukavu a appris la disparition de Mgr Kataliko, son archevêque, décédé à l’hôpital de Marino, près de Rome à l’âge de 68 ans, les cloches des églises ont sonné le glas. Dans cette région du Sud-Kivu, en République Démocratique du Congo, où la population subit l’occupation rwandaise, marchés, écoles, bureaux administratifs et magasins ont immédiatement cessé leurs activités et des milliers de personnes se sont rassemblées dans la cathédrale pour prier. Certains ont avancé le fait que leur archevêque avait été empoisonné.

Une manifestation se solde par des morts et des blessés

Dans le même temps, une manifestation s’est spontanément organisée dans les rues, avec pour protagonistes des jeunes gens et des étudiants. Pour beaucoup, Mgr Kataliko était le symbole de la résistance à l’occupation du territoire congolais par des forces étrangères. L’intervention de l’armée pour les disperser a entraîné des émeutes soldées par au moins deux morts plusieurs blessés, selon l’agence d’information missionnaire MISNA à Rome.

Le collège des consulteurs du diocèse – qui a dirigé l’évêché pendant la période de déportation de l’archevêque par les rebelles du RCD-Goma – a communiqué par radio les détails de la mort de Mgr Kataliko, âgé de 68 ans, en invitant la population à garder le calme et à prier. Une messe de requiem a été célébrée en fin d’après-midi dans la cathédrale avec le concours d’un grand nombre de fidèles. Les autorités ecclésiastiques locales ont explicitement demandé aux fidèles d’éviter d’utiliser les circonstances à des fins politiques.

Rapatriement de la dépouille mortelle dimanche à Butembo

A Kinshasa, capitale de la RDC (ex-Zaïre), les fidèles se sont rassemblés jeudi dans la cathédrale Notre Dame du Congo pour une veillée dédiée à Mgr Kataliko, qui prendra fin vendredi matin avec une messe de requiem présidée par le vicaire général de l’archidiocèse de Kinshasa, Mgr Daniel Nlandu. Mgr Kataliko, vice-président de la Conférence épiscopale nationale congolaise (CENC) s’était rendu à Rome pour participer à la réunion du Symposium des Conférences épiscopales de l’Afrique et de Madagascar (SCEAM), organisée à l’Institut monde meilleur de Rocca di Papa. La dépouille mortelle de l’archevêque de Bukavu sera embarquée samedi 7 octobre en direction de Kampala (Ouganda) et elle devrait arriver le lendemain à Butembo (Kivu du Nord), diocèse natal et premier siège épiscopal de Mgr Kataliko, où seront célébrées les funérailles. Le 9 octobre, le cercueil de l’archevêque sera emmené à Bukavu, où il sera enterré après une messe solennelle. (apic/misna/be)

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