Etats-Unis: Près de 20% de la population n’a pas de quoi nouer les deux bouts
Kansas City, 9 octobre 2000 (APIC) Dans le pays « le plus riche du monde », près de 20% de la population est laissée pour compte. En effet, plus de 44 millions d’Américains, sur les 274 que comptent les Etats-Unis, n’ont pas d’assurance maladie et la plupart des personnes âgées doivent choisir entre la nourriture et les médicaments par manque d’argent. Alors que les derniers rapports du gouvernement américain peignent en rose l’économie nationale, les œuvres d’entraide catholiques ont une vue bien différente.
Durant leur conférence annuelle tenue du 29 septembre au 2 octobre à Kansas City, les œuvres d’entraide catholiques américaines ont lancé un appel à leur commission de politique sociale pour qu’elle interpelle le Congrès sur le sort de « l’autre Amérique », ces millions de laissés-pour-compte dans un pays qui vit le plus grand boom économique de son histoire.
Des millions de personnes âgées doivent choisir entre la nourriture ou les médicaments car ils n’ont pas assez d’argent pour se permettre les deux, a dénoncé Beth Fromm, responsable d’une œuvre d’entraide catholique de Washington. « Une vieille femme de 84 ans, avec une rente mensuelle de la Sécurité sociale de 900 dollars, doit payer 625 dollars en loyer et a besoin de 350 autres dollars par mois pour ses prescriptions médicales afin de contrôler sa pression sanguine et son diabète. Elle doit se débrouiller en coupant sa dose de médicaments de moitié », a constaté Beth Fromm.
Environ 44 millions d’Américains n’ont pas d’assurance maladie, s’insurge pour sa part Neal Colby Jr., directeur des Affaires sociales pour le diocèse de Kansas City. Il propose de permettre aux personnes non assurées d’entrer dans le système « Medicare » et que les Etats puissent les inclure dans les groupes d’assurés. Neal Colby estime que c’est le seul moyen pratique d’assurer plus de gens.
Salaires en-dessous du seuil de pauvreté
Les indemnités et les avantages pour les gardiennes d’enfants sont si bas, avec un salaire moyen de 6.61 dollars par heure, que beaucoup quittent ce travail pour les fast-foods ou le commerce de détail. « Travailler dans le domaine de la petite enfance comme gardiennes d’enfants implique de vivre dans la pauvreté », s’insurge de son côté Anna Totta, de l’œuvre d’entraide catholique de Denver. Selon elle, plus de 1’000 garderies d’enfants ont fermé leurs portes dans le Colorado ces dernières années.
Bien que l’aide matérielle de l’assistance sociale ait diminué de moitié, la plupart des anciens bénéficiaires de cette aide ont un travail misérable, avec des salaires en-dessous du seuil de pauvreté, a enfin commenté Amy Blouin, de l’œuvre d’entraide catholique de St-Louis. Une étude montre que les anciens bénéficiaires de l’assistance sociale débutent avec un salaire moyen de 5.75 dollars par heure. Après trois ans de travail, leur salaire n’atteint en moyenne que 6 dollars l’heure.
Nombre d’adolescents ne bénéficient pas du boom économique peint en rose par Washington. On compte plus de 20’000 adolescents sans domicile fixe dans les rues de New York, ont encore fait remarquer les organisateurs de la conférence de Kansas City. Selon eux, 6’000 d’entre eux souffrent d’une maladie mentale sévère mais que l’on pourrait soigner si on en avait la volonté. (apic/cns/fm)
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