Sénégal: Les femmes de Casamance veulent la paix

Ziguinchor, 27 octobre 2000 (APIC) Huit villages de la région rurale de Niassia, en Casamance, ont envoyé les femmes en ambassade auprès du chef de l’opposition pour lui demander de ne plus lancer d’opérations violentes à partir de leurs centres, afin d’éviter les représailles qui s’ensuivent.

La région de Niassia est située à 20 km au sud de Ziguinchor, capitale de la Casamance, la région indépendantiste du sud du Sénégal, à la frontière avec la Guinée-Bissau.

Une délégation de femmes est allée trouver l’abbé Augustin Diamacoune Senghor, secrétaire général du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC). Il y a quelques semaines, le prêtre a lancé un appel au gouvernement du Sénégal pour des négociations de paix.

Les femmes lui ont raconté que, chaque fois que les rebelles indépendantistes tendent une embuscade à l’armée gouvernementale, les habitants des villages ont à subir des représailles, étant accusés d’être complices des rebelles. L’abbé a déclaré, suite à cette rencontre, qu’il condamnait les opérations des rebelles, car elles nuisaient aux habitants.

Les femmes avaient décidé de s’adresser à lui, parce que, dans une lettre envoyée au ministre de la Défense du Sénégal, le général Mamadou Niang, l’aile militaire des rebelles de Casamance avait déclaré qu’elle ne reconnaissait qu’une seule autorité, celle de l’abbé Augustin Diamacoune Senghor.

La Casamance est située entre la Gambie et, au sud, la Guinée Bissau. La région forme le diocèse de Ziguinchor, d’une superficie de 28’350 km² (un peu plus que la Sicile), avec une population de près de 2 millions d’habitants, dont 313’700 catholiques, soit 15,7%, ce qui est la proportion la plus élevée de tout le Sénégal.

Le conflit larvé en Casamance dure depuis 1982. En 18 ans, 231 villages de la région ont été abandonnés par leurs habitants, 60’000 personnes ont dû quitter leurs maisons et chercher des abris de fortune dans des régions épargnées par la violence. Durant la même période, on a détruit 34 écoles et 31 autres ont dû fermer. 10 centres et dispensaires, ont dû suspendre leurs activités. (apic/cip/pr)

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