Statut spécial pour Jérusalem: Le Vatican réitère sa position en recevant Madeleine Albright
Rome, 2 août 2000 (APIC) Le Vatican a réitéré mardi sa position sur la nécessité d’un statut spécial pour Jérusalem en recevant durant 50 minutes la cheffe de la diplomatie américaine Madeleine Albright. Cette dernière souhaitait informer les « parties intéressées » par le sort de la ville sainte et la situation générale du processus de paix au Moyen-Orient et voir dans quelle mesure le Saint-Siège pourrait apporter son aide.
Les dernières négociations israélo-palestiniennes de Camp David ont achoppé sur le statut de Jérusalem, ville sainte pour les trois religions monothéistes, revendiquée comme capitale tant par les Palestiniens que par les Israéliens. Aussitôt élu – à la surprise générale – comme nouveau président de l’Etat d’Israël, Moshé Katzav a réaffirmé la prétention israélienne à la souveraineté sur l’entièreté de la ville de Jérusalem. Malgré sa promesse d’être le président de tous les Israéliens et de s’abstenir de se mêler de politique, il est intervenu dans le dossier hautement sensible de la ville sainte. Il a affirmé que Jérusalem doit rester « unie sous souveraineté israélienne ». Ce « n’est pas une question qui divisera les Israéliens en deux camps », a-t-il lancé.
Le vice-directeur de la Salle de Presse du Saint-Siège, le Père Ciro Benedettini, a déclaré à l’issue des entretiens entre la secrétaire d’Etat américaine et le « ministre des Affaires étrangères » du Saint-Siège, Mgr Jean-Louis Tauran, secrétaire pour les Relations avec les Etats, que ce dernier a « répété la position connue du Saint-Siège sur les conditions pour une paix juste et durable dans cette partie du monde: priorité au dialogue; respect des décisions internationales – en particulier des résolutions de l’ONU – et la nécessité d’un statut spécial internationalement garanti pour les Lieux Saints des trois religions monothéistes ».
Israéliens et Palestiniens pas intéressés à un statut international pour Jérusalem
La secrétaire d’Etat M. Albright a souligné que ni les Israéliens ni les Palestiniens n’étaient intéressés à l’établissement d’un tel statut international pour Jérusalem. L’Eglise catholique, à l’instar des autres confessions chrétiennes, est particulièrement concernée par le sort de Jérusalem, où se trouvent les plus importants lieux saints du christianisme, et où la présence chrétienne fond comme peau de chagrin. Le Vatican plaide en faveur d’un statut spécial pour la ville sainte, tandis qu’Israël ne veut en aucun cas partager la souveraineté sur la ville « réunifiée », « capitale éternelle et indivisible d’Israël ». Les Palestiniens, forts du droit international, réclament la restitution de la partie arabe de la ville annexée illégalement par Israël qui l’a conquise lors de la « Guerre des Six Jours » en 1967.
L’Eglise veut « un statut spécial garanti de manière internationale »
Il y a une dizaine de jours, Jean Paul II a une nouvelle fois confirmé le fait que le Saint-Siège désire pour Jérusalem, ville sainte pour les juifs, les musulmans et les chrétiens, « un statut spécial internationalement garanti « , et il avait demandé aux parties impliquées de tenir compte de cette exigence. Après l’échec des négociations de Camp David, précisément à cause de la question de Jérusalem, certains experts, comme George Shultz, qui a suivi pendant des années le conflit arabo-israélien, lorsqu’il était secrétaire d’Etat du président Ronald Reagan, considèrent que la question de Jérusalem ne pourra être résolue que si l’on réussit à offrir des garanties internationales, comme l’a précisément souligné Jean Paul II.
Israël ne veut pas abandonner la souveraineté sur Jérusalem-Est
Le Premier ministre israélien Ehud Barak a réaffirmé dimanche lors d’une réunion de son cabinet que ni lui ni aucun Premier ministre après lui n’accepterait de transfert de souveraineté sur le Mont du Temple – où se trouvent les importantes mosquées d’El Aqsa et du Dôme du Rocher – aux Palestiniens. « Bien qu’Israël respecte l’importance des lieux saints musulmans et est d’accord d’y reconnaître une autorité musulmane, la souveraineté ne peut pas être abandonnée, car c’est le site de notre Temple. (…) Ces prochaines semaines, nous saurons si les Palestiniens sont d’accord de l’accepter, ou s’ils vont rester obstinés », a déclaré Ehud Barak à ses ministres. Dimanche, dans le cadre de sa tournée des pays arabes, le président de l’Autorité palestinienne Yasser Arafat a déclaré lors d’une rencontre en Arabie Saoudite avec le prince héritier Abdallah que la paix ne sera pas possible tant que Jérusalem-Est ne sera pas sous la complète souveraineté arabe. (apic/ cic/bbc/be)
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