Brésil: Le Père Frédy Kunz est mort samedi à Sao Polo

Décès d’ »Alfredinho », le François d’Assise du Brésil

Sao Polo,

(APIC) Le fondateur de la Fraternité du Serviteur souffrant, Frédy Kunz, est décédé samedi à Sao Polo, des suites d’un infarctus, à l’âge de 80 ans. Membre des Fils de la Charité, le prêtre franco-suisse avait exercé son ministère au Canada et dans le Nord-Este brésilien au service des jeunes et des marginaux.

Le 2 février 1999, dans une lettre à ses amis, le Père Frédy Kunz avait confié au journaliste genevois Michel Bavarel et à la Brésilienne Nara Rachid Silva la mission « d’accompagner la fraternité pour qu’elle ne s’éloigne jamais du chemin de simplicité du Serviteur souffrant ». Les équipes de « permanents de la prière » de la Fraternité sont insérées dans une dizaine d’Etats du Brésil, au Cameroun, parmi des prisonniers, au Canada, en France, en Belgique ou encore en Suisse.

Frédy Kunz est né le 9 février 1920, à Frinvillier, petit village de la partie francophone du canton de Berne, au-dessus de la ville de Bienne (Suisse). Six ans plus tard, fuyant le chômage, sa famille émigre en France, de l’autre côté du Jura, à Arbois. Elle loge alors sous le toit de l’usine de tricoterie dont elle assure le nettoyage et le chauffage.

Frédy Kunz accomplit un apprentissage de cuisinier dans des conditions souvent très dures et occupe successivement 14 places. Il découvre la Jeunesse ouvrière catholique (JOC) à Besançon.

Prisonnier de guerre

Mobilisé en 1940, il est fait prisonnier par les Allemands et n’est libéré qu’à la fin de la guerre, en 1945. Il entre alors chez les Pères de la Charité où il est ordonné prêtre en 1954. Après une année comme vicaire dans un quartier ouvrier de Paris où il s’occupe des jeunes, il part pour le Canada et travaille dans la paroisse Saint-Jean, à Montréal jusqu’en 1968, lorsque les Fils de la charité canadiens sont en mesure de prendre le gouvernail.

Fréédy Kunz entame alors son ministère brésilien, dans le diocèse de Crateus, à l’invitation de Mgr Dom Antônio Fragoso. Il vit plusieurs années au milieu du quartier des prostituées, comme le relate « L’Anesse de Balaam », publié aux Editions Ouvrières, avant de prendre ses quartiers dans la favela Lamartine de Santo Andrè, près de Sao Paulo, en 1988. Il y poursui son œuvre auprès des déshérités jusqu’à sa mort,.

Dans son livre publié en 1991 et intitulé Alfredinho et le peuple des souffrants », Michel Bavarel a décrit sa rencontre avec Frédy Kunz, en 1983, au milieu de compagnons affaiblis par la faim, poussant une brouette de glaise sur l’un des chantiers d’urgence ouverts aux victimes de la sécheresse.

Avec ses camarades de chantier et d’autres, « Alfredinho » a fondé la « Fraternité du Serviteur souffrant « pour révéler à ceux qui ne savent pas lire, qui ne vont pas à l’église, qui n’ont pas de travail, aux laissés-pour-compte, le mystère du Christ qui, en eux, purifie le monde de ses immondices », écrit le jouraliste. (apic/ba/mjp)

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