Repères historiques

Il est des lieux qui vous immergent profondément dans la présence de Dieu. Paray-Le-Monial est de ceux-là. Il faut dire que son histoire « sainte » remonte au dixième siècle, et dure donc depuis plus de mille ans!

A cette époque, les moines, pour se dégager de l’emprise du système féodal et se libérer des influences seigneuriales, reviennent à l’esprit de la Règle de saint Benoît. Ils se mettent directement sous la responsabilité du pape. C’est le renouveau monastique qui naît à Cluny en 910. Paray-le-Monial sera l’une de leurs fondations érigée en 971, puis le monastère est réuni à Cluny en 999. Leur nouvelle église est consacrée en 1004 (il en reste actuellement le narthex et le clocher). C’est à partir de 1090 que, celui qui deviendra saint Hugues, commencera la construction de l’église actuelle qui est l’un des chefs d’œuvre de l’art roman bourguignon.

Au XVIIème siècle, au milieu du profond bouleversement religieux dû à la crise spirituelle engendrée par la Renaissance et la Réforme, l’histoire « d’une petite servante pauvre et cachée du Cœur divin de Notre Seigneur, sainte Marguerite-Marie », allait étendre la renommée de Paray-le-Monial bien au-delà des frontières de la Bourgogne et de l’Europe, jusque dans le monde entier.

Cette histoire débute en 1647, à la naissance, à Vérovres, petit village du Charolais, de Marguerite-Marie Alacoque. Dès son enfance, elle désire consacrer sa vie à Dieu, mais sa famille s’y oppose fermement. Elle finit par entrer à la « Visitation Sainte Marie », un ordre fondé en 1610 à Annecy par une autre bourguignonne, sainte Jeanne de Chantal, dont le monastère de Paray est l’une des fondations.

En 1688, la première chapelle dédiée au Sacré-Cœur est édifiée dans le jardin du monastère. Un des autels de Saint Pierre de Rome est consacré au Sacré-Cœur. La France est également consacrée au Sacré-Cœur, et la Basilique de Montmartre à Paris. Paray-le-Monial allait devenir le centre spirituel mondial de « la dévotion au Sacré-Cœur qui correspond plus que jamais aux attentes de notre temps » comme l’a fait remarquer le pape Jean-Paul II.

La chapelle de la Visitation

Le monastère date de 1626. La chapelle actuelle fut construite en 1633. Elle fut le lieu des « apparitions » du Christ à sainte Marguerite-Marie. La première eut lieu le 27 décembre 1673 pendant l’adoration eucharistique en la fête de Saint-Jean, et elles se sont poursuivies sur plusieurs années.

Les restes de sainte Marguerite-Marie reposent dans une châsse à droite. La chapelle fut ornée en 1966 d’une grande fresque représentant le Christ montrant à la religieuse ses cinq plaies « comme cinq soleils » et particulièrement celle faite au cœur qui diffuse « la lumière de l’Amour ».

La chapelle du « parfait ami »

Elle a été construite dans les années 30 pour honorer Claude La Colombière au lendemain de sa béatification (il a été canonisé le 31 mai 1992). Jésuite, il avait été chargé par ses supérieurs d’apprécier « les visions et révélations » de la jeune religieuse. Claude La Colombière deviendra donc le directeur spirituel de la religieuse et jouera un rôle essentiel dans la diffusion du message de Paray-le-Monial.

La grande mosaïque centrale s’inspire de « l’apparition » du 2 juillet 1688, date à laquelle on célébrait à l’époque, la Visitation. La châsse, contenant les reliques du saint, est située à gauche du chœur et on peut y lire une des belles prières écrites par ce « saint de l’Espérance ».

La Basilique romane

Elle est l’œuvre de Saint Hugues Abbé de Cluny de 1049 à 1109. Ce dernier trouve que la première église des moines est trop petite et a fait bâtir l’église actuelle. Elle sera élevée en 1875 par Pie IX au rang de « basilique » et dédiée au Sacré-Cœur.

L’abbé de Cluny mène de front deux chantiers considérables. La grande abbatiale de Cluny et la priorale de Paray-le-Monial. Les travaux commencés vers 1090 seront interrompus par sa mort en 1109. Son architecture est du roman. Du pont voisin de la ville, on peut voir cette église aux pierres dorées se refléter parfaitement dans le miroir de l’eau lisse et sombre de la Bourbince. Elle ne fut ouverte au culte public qu’en 1794. (apic/zn/ua)

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