Trois « secrets »
C’est également le 13 juillet que la Vierge révéla aux enfants les trois « secrets » de Fatima. Le premier était l’explication des conséquences des péchés des hommes. Les enfants eurent en effet une vision de l’enfer, et la Vierge leur annonça ce qui devait être la seconde guerre mondiale. Celle-ci devait être annoncée par une nuit illuminée d’une « lumière inconnue », reconnue plus tard comme la grande aurore boréale de la nuit du 24 au 25 janvier 1938, un peu plus d’un mois avant l’invasion de l’Autriche par les nazis.
Le deuxième secret était ce que demandait la Vierge pour éviter ces maux. Elle voulait, a expliqué Lucie, que la Russie soit consacrée à son « Coeur Immaculée », et que les chrétiens communient chaque premier samedi du mois :
« Si l’on écoute mes demandes, la Russie se convertira et le monde connaîtra la paix. Sinon elle répandra ses erreurs à travers le monde, provoquant des guerres et des persécutions contre l’Eglise… Le Saint-Père aura beaucoup à souffrir et beaucoup de nations seront anéanties. Mais à la fin mon Coeur Immaculée triomphera ».
Le troisième secret n’est aujourd’hui connu qu’en partie. « Au Portugal, le dogme de la foi sera conservé », aurait assuré la Vierge, d’après Lucie. Le matin du 13 août 1917, l’administrateur de Villa Nuova d’Ourem, chef-lieu dont dépendait Fatima, arriva sur place et emmena les enfants jusqu’à prison du palais communal de la ville, où ils furent interrogés le lendemain par le maire et par un psychiatre. Ils confirmèrent ce qu’ils avaient déjà raconté au sujet des apparitions, en dépit des menaces de châtiment par lesquelles ils étaient incités à tout démentir. Le 15 août, alors qu’ils avaient été raccompagnés chez eux par le maire, les enfants faisaient paître leurs troupeaux non loin de chez eux quand ils virent de nouveau la Vierge.
Le 13 septembre, c’est un envoyé du patriarcat de Lisbonne qui arrivait à Fatima pour assister à la quatrième apparition, au milieu d’une vingtaine de milliers pèlerins de tous genres. Il devait revenir à Fatima quelques jours plus tard pour interroger les enfants. Enfin, le 13 octobre, près de 70’000 personnes étaient présentes sur le lieu des apparitions malgré la pluie. Ce jour-là, la Vierge se présenta comme « Notre-Dame du Rosaire », demanda aux enfants qu’une chapelle soit construite à cet endroit et annonça la fin prochaine de la guerre. C’est alors que Lucie attira l’attention sur le soleil qui dissipait les nuages. Celui-ci commença à tourner sur lui-même pendant une dizaine de minutes à la vue de tous, y compris de personnes se trouvant à plusieurs kilomètres de distance.
De nouvelles apparitions
En 1925, alors que François et Jacinthe étaient déjà morts, la Vierge devait de nouveau apparaître à Lucie, cette fois avec l’enfant Jésus. Cette apparition fut décisive pour la jeune fille, qui entra l’année suivante, à l’âge de 19 ans, au noviciat des Soeurs Dorothée de Tuy, en Espagne. Elle reçut encore la visite de la Vierge, en 1927, puis en 1929, et à la suite de cela, elle révéla les deux premiers secrets, dans une lettre remise à l’évêque de Leira dont dépendait Fatima.
Dans les années 40, elle devait écrire le troisième à l’intention du pape Pie XII, en le priant de ne pas le révéler avant 1960. Le 17 août 1959, Jean XXIII ouvrit la lettre, lut les 28 lignes dans lesquelles Lucie racontait ce qui s’était passé le 13 juillet 1917, les fit traduire, puis remit la lettre dans un tiroir de son bureau. La découvrant après la mort de Jean XXIII, Paul VI, qui devait aller à Fatima le 13 mai 1967 pour le 50e anniversaire de la première apparition, décida lui aussi de ne pas révéler le contenu du troisième secret. Entre temps, en 1930, l’évêque de Leira avait déclaré les apparitions « dignes de foi ». Lucie, quant à elle, souhaitant mener une vie de prière plus austère et recueillie, était entrée en 1948 chez carmélites de Coimbra où elle avait pris le nom de Soeur Marie du Coeur Immaculée. (apic/imed/pr)
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