Pérou: Le second tour des présidentielles compromis: l’opposition pourrait se retirer
Lima, 12 mai 2000 (APIC) Le second tour des présidentielles péruviennes pourrait bien être compromis, en l’absence de garanties pour empêcher la fraude et face à la propagande unilatérale en faveur de Fujimori développée part l’ensemble des chaînes ouvertes – non câblées – de télévision.
Si les observateurs internationaux affirment encore une fois que les conditions nécessaires à la régularité des procédures électorales ne sont pas garanties au Pérou, la course aux présidentielles du candidat d’opposition Alejandro Toledo pourrait bien être interrompue, indique l’Agence missionnaire Misna, à Rome.
Luis Solari, porte-parole de la coalition à laquelle appartient Toledo, « Pérou Possible », a déclaré qu’il attendait les prochaines évaluations de l’Organisation des Etats Américains (OEA) pour décider de continuer ou non à soutenir son candidat au ballottage du 28 mai. Il confirme en cela l’inquiétude émise par Luis Iberico, journaliste à « Liberacion », dans une interview accordée en exclusivité à l’APIC.
Le représentant de Toledo, soutenu par l’ensemble des candidats « battus » au premier tour a en outre fait savoir que si la mission de l’OEA ne change pas l’opinion négative qu’elle a eu jusqu’à présent, « Pérou Possible » interpellerait la société civile sur le choix de poursuivre ou non le parcours électoral. Solari a tenu à préciser que l’éventuelle renonciation de Toledo au second tour ne dépendait pas de « Pérou Possible » mais de la validité des garanties offertes par l’Office nationale du processus électorale (ONPE), d’ »offrir » un second tour sans tricherie.
Dans l’interview qu’il accorde à l’APIC, Luis Iberico fait part de son inquiétude face à la possibilité d’un retrait du candidat Toledo. « Il est difficilement imaginable, dit-il, que le peuple péruvien puisse accepter sans broncher qu’un candidat soit dans l’obligation de renoncer à cause de la tricherie ».
Luis Iberico, vice-directeur de « Liberacion » et bras droit de César Hildebrandt, le journaliste « ennemi public numéro un » du pouvoir, s’exprime encore sur le séquestre de la presse, et en particulier des chaînes de TV ouvertes – non câblées », en mains du système fujimoriste.
Selon Luis Iberico, rien n’a changé pour ce second tour. « Tout les coups sont permis pour démolir quiconque se place sur le chemin du président-candidtat pour sa troisième et illéégale élection. Qu’il ne pourra obtenir que grâce à la fraude ». (apic/mna/pr)
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