Burkina Faso: Le gouvernement renforce sa surveillance sur les sectes
Ouagadougou, 28 mai 2000 (APIC) La tragédie du massacre des adeptes du « Mouvement pour la restauration des Dix Commandements de Dieu « , qui a fait plus d’un millier de morts en Ouganda, a provoqué une prise de conscience dans plusieurs pays africains. Aussi les autorités du Burkina ont-elles décidé de renforcer leur surveillance des sectes, qui se multiplient dans le pays, en tirant profit des difficultés économiques croissantes de la population.
Actuellement dans le collimateur des autorités burkinabés, la secte auto-dénommée « Eglise Raëlienne » installée à Bobo Dioulasso, la seconde ville du pays; elle rassemble un nombre important d’adeptes. Une question d’un député, et la réponse du ministre pour l’Administration, Yéro Boly, ont attiré l’attention des hommes politiques sur un phénomène qui se répand à grande vitesse. De nombreuses sectes se sont en effet organisées ces dernières années au Burkina Faso en associations reconnues par les autorités en vertu de la loi 101 de 1992, et ils invoquent, pour exercer leur activité, la loi 22 de 1997 qui concerne la liberté de réunion et de manifestation en public.
Ces dizaines de sectes s’appuient sur les difficultés quotidiennes des gens pour faire des adeptes. « Des visites agressives à domicile, au bureau, à l’hôpital, des jeunes qui quittent leurs familles, des époux ou des épouses qui laissent leur conjoint: telles sont les méthodes et les résultats de la propagande de ces organisations », commente l’agence missionnaire FIDES, en s’appuyant sur des sources locales.
Un curé de Ouagadougou confirme le constat de l’agence missionnaire: « Les adeptes de ces sectes appartiennent presque toujours aux secteurs les plus pauvres de la société, et ce sont souvent des personnes qui cherchent à exorciser leurs peurs et leurs souffrances « .
Vigilance accrue après le drame de l’Ouganda
L’attention des autorités se porte non seulement sur « l’Eglise Raëlienne « , mais aussi sur d’autres groupes : « Croissez et multipliez « , « le Premier Empereur « , groupe où règne un véritable culte de la personnalité pour le gourou dont il tire son nom. Le ministre Yéro Boly a déclaré que les sectes se comptaient par dizaines. Pour lui, cette multiplication est due aux conditions économiques particulières, marquées par le chômage, par la fragilité des structures familiales, par la recherche de protection sociale chez beaucoup; il est dû aussi à la crédulité de ceux qui vivent dans des conditions modestes. Le ministre a donné l’assurance qu’il veillerait à interdire l’activité des sectes, toutes les fois que seront menacés l’ordre public et la sécurité publique. (apic/fides/be)
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