Brésil: L’anniversaire controversé de «la découverte» du Brésil il y a 500 ans

Les peuples indiens marchent pour écrire une autre histoire

Benjamin Constant, (Brésil) 2 avril 2000 (APIC) L’anniversaire de la découverte du Brésil, il y a 500 ans, par les Portugais, provoque une grande controverse. Elle ne laisse pas les Indiens actuels indifférents. Une « grande marche » des Indiens a commencé. Pour redire, à leur manière, les faits historiques de l’extermination de leurs ancêtres.

Cette marche doit les mener sur la côte de l’Atlantique, dans la région de Santa Cruz de Cabralia, au sud de l’Etat de Bahia. Ils s’arrêteront aussi à Brasilia, la capitale fédérale et dans les villes principales du pays. La première délégation est partie mardi, 28 mars, de Benjamim Constant, dans l’Etat de l’Amazonie. Elle est formée de représentants des peuples Tikuna, Marubo, Mayoruna et Matis. Ils se joindront à d’autres délégations d’Indiens pour participer à cet endroit à la grande manifestation indienne, intitulée: « Une autre manière de fêter les 500 ans du Brésil »

Cette « marche » est organisée par les principales organisations indiennes du pays comme « l’Articulation des peuples et des organisations indigènes du Nordeste, de Minas Gerais et do Espiritu Santo (APOINEME) » et le la Coordination indiennes de l’Amazonie brésilienne (COIAB). L’initiative est aussi appuyée par « le Mouvement de la résistance indienne, noire et populaire » et par le Conseil missionnaire indigéniste (CIMI), liée à la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB).

L’événement, selon les organisateurs, est un mouvement symbolique pour lire autrement l’histoire du Brésil. En mettant bien l’accent sur l’invasion militaire européenne, il y a 500 ans et non pas « la découverte idéalisée » par beaucoup d’historiens de l’époque. Dans les grandes villes où les délégations indiennes passeront, ils seront accueillis par des mouvements noirs de résistance et des mouvements populaires. Des conférences, des prises de parole publiques et des expositions sont prévues pour illustrer l’extermination des peuples indiens du Brésil par les conquérants et les colons européens sans oublier l’esclavage des Noirs, tirés d’Afrique, qui a suivi.

Dans la région du Nord et de l’Amazonie, les délégations participeront des actes publics à Manaus, Parintins, Belém. Pour arriver à Manaus, capitale de l’Amazonie, elles navigueront 1’628 kilomètres sur le fleuve Solimões. Pour le peuple « Tikuna », « la Marche indienne » a une signification spéciale. Le début de cette marche, à partir de la ville de Benjamin Constant, coïncide avec l’anniversaire de la mort violente de14 Indiens de la communauté Sao Leopoldo en 1998. Ils avaient été assassinés dans une embuscade montée par des Blancs à la recherche de bois précieux. (apic/plp/ba)

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