Jean Paul II a finalement pu contempler la « Terre promise » décrite dans la Bible, dans l’après-midi du 20 mars, en se rendant sur le Mont Nebo juste après l’accueil officiel qui lui avait été réservé à l’aéroport d’Amman à son arrivée en Jordanie. Situé à environ 25 km au sud-ouest de la capitale jordanienne, le Mont Nebo s’élève à quelque 800 mètres, et surplombe la vallée du Jourdain, les monts de la Judée et de la Samarie. Malgré le beau temps, un peu de brume empêchait de distinguer Bethléem, la vallée de Jéricho et la Mer morte, et les coupoles de Jérusalem. Le pape, debout sur un petit promontoire, s’est toutefois longuement attardé dans la contemplation d’un paysage grandiose de monts ocres, avant de s’en faire expliquer les détails par le franciscain italien spécialiste du lieu, le Père Michel Piccirillo.
Le site du Mont Nebo est en effet sous la responsabilité des franciscains de la Custodie de Terre Sainte depuis 1932. Ceux-ci étaient d’ailleurs une vingtaine à accueillir Jean Paul II lorsque le pape est arrivé en voiture devant les ruines du sanctuaire érigé là au VIème siècle en souvenir de Moïse, ruines recouvertes aujourd’hui d’une charpente métallique sommaire.
Lieu traditionnel de la sépulture de Moïse
A l’intérieur, le pape, les cardinaux qui l’accompagnaient et des membres de la hiérarchie catholique de Jordanie ont participé à une courte cérémonie, au milieu des restes de murs anciens ornés de mosaïques du VIème siècle. Jean Paul II a longuement prié à l’endroit traditionnellement reconnu comme celui où Moïse aurait été enterré, même si la Bible précise, dans le passage où est relatée sa mort – et qui a été lu pour l’occasion -, que le lieu de sa tombe est resté inconnu.
Alors qu’un chœur d’une vingtaine d’enfants, entourés de religieuses franciscaines, a accompagné cette brève liturgie de chants arabes et latins, Jean Paul II a également lu en anglais une prière implorant la paix pour « les peuples qui vivent sur cette terre et partagent le même lieu de bénédiction où l’histoire du salut a laissé une trace indélébile par la présence du Christ ». Le pape devait ensuite saluer ces enfants un à un, et avec un plaisir manifeste. Ceux-ci ne lui ont pas ménagé leurs « vive le pape », en italien et en anglais d’abord, puis en arabe, après une remarque de Jean Paul II qui s’étonnait de l’usage de ces langues.
Le pape a tenu par ailleurs à rendre hommage au travail effectué sur ce site par les franciscains de Terre Sainte, puisque ce sont eux qui le mettent en valeur, spécialement depuis 1960. Jean-Paul II a pu se rendre compte en effet de l’importance des fouilles qu’ils ont effectuées en contrebas du sanctuaire, en en faisant le tour en papamobile.
Avant de quitter le Mont Nebo, le pape a encore voulu confier au Christ « chaque pas de ce voyage sur cette terre, sur sa terre ». Enfin, laissant le sanctuaire franciscain, et avant de rejoindre la nonciature apostolique d’Amman, le pape a traversé en papamobile l’ancienne cité de Madaba, à une dizaine de km de là, sur le territoire de laquelle se trouve le Mont Nebo. La ville est devenue célèbre à la fin du XIXème siècle, lorsque l’on y a retrouvé, sur le pavement d’une ancienne église gréco-byzantine, une mosaïque du VIème reproduisant une carte de la Terre Sainte. Une demi-heure plus tard, le pape rejoignait Amman, où les grandes avenues de la capitale avaient été ornées pour l’occasion de petits drapeaux au couleurs du Vatican. (apic/imedia/be)
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