Sénégal: La Casamance à nouveau théâtre d’affrontements
Ziguinchor, 5 juin 2001 (APIC) Un militaire a été tué et plusieurs autres blessés au cours des récentes opérations de ratissage effectuées par l’armée sénégalaise en Casamance. Des sources locales parlent de 200 morts chez les rebelles. L’Abbé Augustin Diamacoune Senghor, dirigeant du MFDC rejette la responsabilité sur Salif Sadio, chef d’une faction qui s’est séparée du MFDC. Quant à la Guinée-Bissau, elle chasse les réfugiés qui fuient les affrontements en Casamance.
Les forces gouvernementales sont engagées depuis un certain temps dans la région de Bignona, à la frontière avec la Gambie, pour neutraliser et arrêter les groupes armés qui se livrent à des actes de banditisme. Au cours de ces opérations, l’armée s’est trouvée aux prises avec les membres du Mouvement des Forces Démocratiques de Casamance (MFDC) qui combat depuis 1982 en faveur de la sécession de la région.
Un porte-parole de l’armée a déclaré à l’Agence Fides à Rome, que les forces de sécurité étaient déterminées à libérer la région de tous les responsables d’une série de massacres qui se sont produits ces derniers mois dans la région. L’Abbé Augustin Diamacoune Senghor, dirigeant du MFDC considère pour sa part que le responsable en est Salif Sadio le chef d’une faction qui s’est séparée du MFDC.
Le 16 mars dernier, le gouvernement et le MFDC ont signé un accord de paix, avec la médiation de Mgr Maixent Coly, évêque de Ziguinchor. Mais tous les éléments du groupe des rebelles n’ont pas adhéré à cet accord. Pour régler les différends entre les factions du MFDC, une réunion était prévue en Gambie pour la fin du mois de mai, mais elle a été renvoyée à cause des récents affrontements. Plus de 2’000 personnes se sont réfugiées en Gambie, pour fuir les violences.
Les autorités de Guinée-Bissau ont expulsé du pays 1’500 réfugiés venus de Casamance, qui vivaient depuis 1990 dans des villages situés près de la frontière avec le Sénégal. Les soldats ont incendié les maisons et abattu le bétail. Le gouvernement de Guinée-Bissau a déclaré que l’opération avait pour but d’empêcher l’extension de la guerre sur son propre territoire, et que les réfugiés avaient toujours refusé de dénoncer les membres du MFDC qui se cachaient parmi eux.
Le ministre sénégalais de l’Intérieur a déclaré qu’il soutenait cette opération menée par la Guinée-Bissau. D’après des sources humanitaires, il y a 7’500 réfugiés de Casamance en Guinée-Bissau. (apic/fs/pr)
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