Sorens: Exposition de tenture: le fil de laine croise le pinceau sur des tapisseries
Fribourg, 8 juin 2001 (APIC) Quelque 25 créations originales de tapisseries tissées, œuvres conjointes de 6 peintres péruviens, seront exposées du 8 juin au 1er juillet à l’Espace Aurore, à Sorens, près de Bulle (Fribourg). Cette exposition, mise sur pied à l’initiative d’un groupe de personnes groupées autour du « Projet Nazca », vise à mettre en valeur le tissage artisanal du Pérou, ancestral et traditionnel, à le mettre en valeur, à le faire découvrir. Sachant le petit plus qu’il peut apporter à des milliers de petits artisans de ce pays. Une manière aussi de lutter en faveur de l’emploi, dans un pays où le travail fait cruellement défaut.
Eleazar Ramos Salazar, Gerardo Fernández Palomino, Inti Raymi. Ces trois noms résonnent comme une invitation au voyage sur les hauts plateaux andins. Héritiers d’un art séculaire, ces ateliers de tisserands de Huancayo et d’Ayacucho ont transcendé vingt-six peintures récentes créées par six artistes péruviens. Ces tapisseries ont été présentées vendredi soir à l’Espace L’Aurore à Sorens dans le cadre de l’exposition arTissages. Après le vernissage, une fête a célébré le Pérou culinaire et musical. Un spectacle multivision « Sous le soleil Inca » a également été projeté.
Motifs symboliques
L’image du Pérou est souvent réduite au Machu Picchu, aux caravanes de lamas ou aux fêtes incas. Ce serait oublier qu’au cher à Hergé, le tissage occupe une place à part. Comme la poterie, le travail sur l’or ou le cuir, notamment. Les adeptes du tissage pratiquent ce métier depuis le troisième millénaire avant notre ère. C’est d’ailleurs l’une des formes les plus anciennes et les plus élaborées de l’expression artistique dans l’ancien Pérou.
Autant dire que cet art majeur témoigne de la richesse culturelle du pays et du génie créatif de ses habitants. Et il sait aujourd’hui se renouveler. Car un nouveau langage artistique est né de l’expression textile et picturale. Les artisans ont réalisé des tapisseries à partir de cartons de six peintres: Josué Sánchez Cerrón, Florentino Cabrera Mayo, Oscar Romero Prieto, Teo Alayo Maguiña, Kiro Sumerinde et Juan Bravo Vizcara.
Le pinceau croise ainsi les fils de laine d’alpaga, de vigogne et de mouton. Une laine teinte de couleurs aux riches nuances qui se marient avec harmonie. Dans les tapisseries, les artisans intègrent les motifs géométriques et des symboles traditionnels andins. Comme le désert de Nazca, les animaux (singe, colibri) ou les fleurs. Le fil devient le lien entre les légendes, les mythologies qui nourrissent l’inspiration des peintres, et leur mémoire.
Afin de sauvegarder l’héritage d’une civilisation ancestrale, l’association « Projet Nazca » expose ces oeuvres à Sorens, avant de les envoyer dans plusieurs galeries de Suisse romande.
Espace L’Aurore. Exposition arTissages: à voir jusqu’au 8 juillet. Heures d’ouverture: me à ve 16 h-20 h. Sa et di 14 h-18 h.
Belgique: La Cour d’Assise de Bruxelles a rendu son verdict
Génocide au Rwanda: les 4 accusés reconnus coupables
Bruxelles, 8 juin 2001 (APIC) Un jury populaire de la cour d’Assises de Bruxelles a reconnu coupables quatre Rwandais, dont deux religieuses, accusés d’avoir participé au génocide qui a fait des centaines de milliers de morts en 1994. Les prévenus risquent la prison à vie.
Les douze jurés ont rendu leur verdict dans la nuit de jeudi à vendredi après huit semaines de débat et onze heures de délibération. Ils se réuniront à nouveau vendredi pour décider de la gravité des peines qui seront prononcées à l’issue d’un procès historique. Les quatre prévenus risquent la prison à vie. Ils ont été traduits devant un jury populaire en vertu d’une loi unique au monde qui permet de juger en Belgique tout crime de droit international commis hors de son territoire.
Vincent Ntezimana, professeur d’université de 39 ans, Alphonse Higaniro, ex-ministre et industriel de 51 ans, Consolata Mukangango alias soeur Gertrude et Julienne Mukabutera alias soeur Kizito, religieuses bénédictines de 42 et 36 ans, tous quatre de la région de Butare au sud du Rwanda, répondaient de leur participation au génocide rwandais qui a fait entre 500’000 et 800’000 morts en quelques semaines. (apic/af/pr)
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