L’un des crimes les plus brutaux de histoire du XXème siècle

Ukraine: Le pape à Babi Yar, sur le site des massacres nazis

Kiev, 25 juin 2001 (APIC) Au troisième jour de sa délicate visite pastorale en Ukraine, Jean Paul II s’est rendu lundi dans les environs de Kiev sur le site des massacres commis par les nazis en septembre 1941, après l’invasion de l’Union Soviétique. Le ravin de Babi Yar est un lieu de pèlerinage pour les juifs du monde entier. Près de 100’000 personnes, en majorité des juifs, ont y été exécutés par les soldats allemands.

Le pape Jean Paul II s’est brièvement recueilli au mémorial de Babi Yar, dominé par un monument de 15 mètres de haut érigé en 1976 par les Soviétiques. Appuyé sur sa canne, accompagné de Yakov Dov Bleich, grand rabbin de Kiev et d’Ukraine, le pape a récité le « de profundis », la prière pour les morts. Babi Yar « a été l’un des crimes les plus brutaux » de histoire du XXème siècle, a rappelé dimanche le pape. Fin septembre 1941, les nazis ont fusillé dans ce lieu près de 34’000 juifs, originaires de Kiev. Durant les deux années qui suivirent, 60’000 autres personnes y furent assassinés: juifs mais aussi tziganes, partisans communistes, résistants et prisonniers de guerre soviétiques.

« Babi Yar est le symbole du mal et de la cruauté. C’est le premier massacre collectif de juifs de la Seconde Guerre mondiale », a souligné le rabbin Dov Bleich. Près d’un demi million de juifs vivent encore aujourd’hui en Ukraine, soit la quatrième communauté juive du monde, après les Etats-Unis, Israël et la Russie.

Malgré les tensions avec l’Eglise russe, une visite du pape à Moscou toujours possible

Malgré les tensions avec l’Eglise orthodoxe russe, très hostile à cette visite en Ukraine, la venue du pape à Moscou reste toujours possible, estime le porte-parole du Saint-Siège Joaquin Navarro-Valls. Au cours de la célébration liturgique en rite byzantin présidée par le pape à Kiev dans la matinée du 25 juin, Navarro-Valls a commenté la participation des orthodoxes à ce voyage du pape en Ukraine.

« Le Saint-Siège n’est pas surpris que le site n’ait pas été rempli », a affirmé Joaquin Navarro-Valls, à propos du nombre de participants à la cérémonie moins élevé que prévu. « Lorsque les organisateurs sont venus préparer le voyage au mois de janvier, ils ne savaient pas combien d’orthodoxes seraient venus. Ils ont donc prévu de larges espaces. Mais il ne faut pas oublier que dans cette région, 44% de la population se dit athée ».

L’unité à la base, pas toujours au niveau de la hiérarchie

Revenant encore sur la réunion interreglieuse de la veille marquée par l’absence du métropolite Vladimir, représentant du patriarcat de Moscou, Joaquin Navarro-Valls a souligné « l’unité qui existe de facto entre les chrétiens orthodoxes et catholiques mais, a-t-il ajouté, cette unité ne se sent pas toujours dans la hiérarchie. La hiérarchie passe à côté du désir des fidèles ».

Interrogé enfin sur un éventuel voyage du pape à Moscou, le porte-parole du Saint-Siège s’est montré optimiste. « Connaissant la ténacité du pape et vu le geste qu’il a fait, mon impression est positive. Le cours de l’histoire ne devrait pas s’arrêter. Moscou devra revoir son attitude et réévaluer la situation. Les paroles du pape qui a demandé et offert le pardon pourraient permettre aux portes de Moscou de s’ouvrir ». (apic/imed/be)

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